Là où vont les belles choses – Michelle Sacks

L’histoire : Dolly est contente. Elle et son papa sont partis en voiture pour vivre une aventure. Ils changent d’hôtel tous les soirs, voyagent la journée, mangent des burgers et boivent du Coca. Maman ne serait pas ravie, mais ça lui apprendra à partir en week-end sans eux. Bien sûr, il y a ces soirs où sa mère lui manque, où son père s’énerve, mais dans ces moments-là Dolly a toujours sa jumelle Clemesta à qui raconter ses soucis. 
Ce que Dolly ne dit pas, c’est que cette aventure ressemble plutôt à une fuite. Que sa mère n’est pas partie en week-end. Que son père se conduit de plus en plus bizarrement. Et que Clemesta, si elle lui apporte le réconfort qui lui manque tant, ne peut pas lui répondre. Les kilomètres défilent, un Etat succède à l’autre, les belles promesses virent au cauchemar, le destin de Dolly est sur le point de basculer… 

Pendant ce road trip, on fait connaissance avec Dolly, petite fille de sept ans et trois mois, qui ne quitte pas sa « jumelle » : son cheval en plastique à longue crinière qui peut être coiffée, qui parle en secret à Dolly, et qui la « protège ». Comme une jumelle imaginaire avec laquelle elle discute sans arrêt. Une petite fille qui a visiblement un QI très élevé, et dont la curiosité est insatiable. Son institutrice lui donne des encyclopédies, des dictionnaires, lui donne visiblement tout ce qu’il faut pour occuper une enfant surdouée. Cette institutrice qu’elle aime, et dont ne veut pas être éloignée très longtemps, parce que en plus c’est la Semaine de la Gentillesse en classe, et Dolly a fait une liste d’idées. Mais Papa dit qu’il a prévenu l’école. On sent que Dolly, voyant passer les kilomètres, les nuits passées dans des hôtels sales, s’inquiète. L’aventure est vraiment loin, alors !! En plus son papa a oublié de lui prendre ses vêtements préférés dans son sac de voyage, des jouets, des livres, il a juste pris des vêtements qui deviennent trop petits.

On se rend vite compte, à travers le dialogue intérieur de Dolly, que quelque chose s’est passé. On ne sait pas quoi. Enfin, le lecteur a des soupçons tout de suite, et c’est ça qui s’est passé. Au bout de plusieurs jours il semble que ce soit plutôt une fuite qu’une aventure. Le père ne parle pas. C’est uniquement Dolly qui parle (et Clemesta). Dolly qui parle à tous les animaux qu’elle rencontre, et à toutes les caissières de stations service, ou de gardiens de motels. Son père ne parle pas, n’est pas poli. Pour la Semaine de la Gentillesse.

J’ai beaucoup aimé le tout début, où l’on fait la connaissance de Dolly et de sa façon de parler. De penser, plutôt. Mais vers la page 50, l’intérêt commence à ralentir, on sent bien que le père est tendu et paumé, mais le suspense s’est délayé. Le côté intellectuel et psychologique de la petite fille est intéressant, mais ça ne m’a pas suffi. Je suis allée jusqu’au bout pour être sûre que mes soupçons se confirment (oui) et je m’attendais à une fin un peu violente, genre « Suicide by cops » du père. Mais non C’est très bof. Moi qui avais beaucoup aimé son premier : « La vie dont nous rêvions« . Je suis déçue de ce roman-ci. Mais je reviendrai vers Michelle Sacks a la sortie de ses nouveaux livres, son écriture est vraiment bonne, en adéquation à chaque fois avec le sujet. Et le côté « portrait psychologique » de ses personnages principaux est vraiment, vraiment intéressant. Mais là c’était un peu trop long, pour une Dolly de 7 ans assise dans une voiture avec un père muet …..

Là où vont les belles choses – Michelle Sacks, ed 10/18, Juin 2022

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