
Un roman qui m’a tenue toute la soirée et jusque quatre heures du matin. Je n’ai littéralement pas pu le poser, il fallait que j’aille au bout !
Michelle Sacks est une auteure sud-africaine, et c’est son premier roman. Je l’ai acheté sachant que je l’avais vu recommandé (je ne sais plus où, en fait) et dès la première ligne j’ai vraiment aimé, et accroché immédiatement.
Un jeune couple d’américains s’est installé en Suède, profitant d’un cottage traditionnel reçu en héritage. Changement de vie : d’un petit appartement à Brooklyn à une maison en pleine nature dans une forêt suédoise. Comme ils vont avoir un bébé, ça sera parfait. Un recommencement à zéro pour la vie du bébé, du jeune couple. La jeune femme, Merry, est fière d’elle : elle est devenue une mère et une épouse accomplie. Elle fait des plats incroyables, de la pâtisserie, elle qui « ne savait pas faire cuire un oeuf », comme le lui rappelle régulièrement son mari Sam. Sam, lui, est fou de son fils de quelques mois. littéralement fou de lui. Il est fier de sa femme, de la femme qu’elle est devenue après qu’ils aient tout fait pour en arriver là, grâce à lui qui l’a inscrite aux newsletters en ligne pour ne pas qu’elle loupe une recette ou une astuce pour la vie la plus bio possible, et surtout parce qu’il encourage sa femme. il la stimule. Ici, nous avons le point de vue de Sam, le mari, quarantenaire, qui est en pleine reconversion pour faire des documentaires. Ou de la pub. À New York, il était professeur en anthropologie.
Les chapitres entremêlés, ceux de Merry et ceux de Sam, racontent leur vie depuis un an qu’ils sont arrivés. Merry est tellement fière d’elle. Satisfaite. Elle aime tant Sam. Elle aime tant être la mère du petit Connor. Ils ont retapé et repeint et réarrangé la maison tout au long de la grossesse, bien sûr elle était épuisée, mais il fallait que tout soit parfait. C’est son rayon, elle est -était- scénographe. Là, elle est prise entre la cuisson, le mixage des légumes cueillis le matin pour continuer à remplir les pots de verre pour l’alimentation de Connor, les étiquette, les range parfaitement le réfrigérateur, elle est en nage. De plus le bébé ne fait que hurler. Elle n’en peut plus. Elle doit être douchée, maquillée, parfaite, le repas prêt pour quand rentre Sam. Il a la voiture, pas elle. Ici, à des kilomètres de toute vie … parfois, elle regarde le bébé, et elle est obligée de le faire attendre avant de le prendre dans les bras.
C’est une histoire de couple simple. Sauf que. Qui dit vraiment ce qu’il pense, entre la mère quasiment prisonnière de ce lieu trop calme et trop isolé, et le mari fidèle qui travaille comme un fou ? Lorsque Francie, la meilleure amie de Merry s’invite, à la joie d’avoir quelqu’un de plus à la maison s’ajoute le souci de perfection à garder pour montrer comment leur vie est merveilleuse. Et on sent bien que ce couple est tout sauf heureux, que Merry n’est pas vraiment une bonne mère, et que Sam est tout sauf fidèle et travailleur.
Un roman noir à la Lionel Schriver, un style fluide, une mise en scène implacable très réussi, instillant les doutes jusqu’au bout. Je recommande à tout un chacun !
La vie dont nous rêvions – Michelle Sacks, ed 10/18, 380 pages, 2020
Inquiétant.. Merci Mélie pour ce partage lecture.
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Et c’est excellemment bien construit ! Bonne soirée à toi !
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je dirais même plus, très inquiétant !! …
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Un excellent roman en effet 🙂
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Ça donne trop envie !
Je note !
Bises
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Oui ! Bon dimanche à toi !
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On sent venir la grosse douche froide, glacée même ..
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[…] du père. Mais non C’est très bof. Moi qui avais beaucoup aimé son premier : « La vie dont nous rêvions« . Je suis déçue de ce roman-ci. Mais je reviendrai vers Michelle Sacks a la sortie de […]
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