Somnambule – Dan Chaon

Je me suis jetée sur ce livre de Dan Chaon, dès son arrivée dans ma boite aux lettres, tant j’avais aimé son précédent « Une douce lueur de malveillance ».
Un grand merci aux Editions Albin Michel Terres d’Amérique pour leur confiance renouvelée.

À bord de son camping-car fait sur mesure, qu’il appelle « L’étoile du Berger », Will Bear sillonne l’Amérique du Nord au Sud, et de l’Est en Ouest, accompagné de son chien Flip, un pitbull traumatisé par des mauvais traitements. Ils se comprennent d’un seul regard.
Will Bear, ou Wilton Baird, ou un de ses neuf pseudonymes, est un mercenaire, homme de main, homme de transports, lorsqu’on ouvre le livre il vient de capturer un jeune Philippin qu’il doit « livrer » à un « bénéficiaire », un client d’une des entreprises qui l’emploie. D’autres fois, il a juste un homme à éliminer, ou des nouveaux nés à amener aux acheteurs. Malgré ce travail assez horrible, Will, la cinquantaine, cheveux longs et petite bedaine, semble vivre la chose facilement, en compartimentant les choses, et en prenant sa microdose de LSD tous les jours, et en fumant joint sur joint. Dans un petit baquet près du siège conducteur, il a neuf téléphones intraçables, chacun étiqueté à chaque pseudo qu’il emploie. Il connait les routes et ses dangers, les pluies acides, les pluies d’eau pleines de lave, les nuées d’insectes, et surtout les caméras omniprésentes. Et les robots des bords de route, et surtout les drones géants équipés de caméras surpuissantes.
Will se méfie de tout et de tout le monde, il n’a même pas d’identité légale, sa mère ne l’ayant pas déclaré à sa naissance.
Un beau jour, ses téléphones intraçables se mettent à sonner, l’un après l’autre, et c’est une voix féminine qui l’appelle. Une voix qu’il ne connait pas. Il jette le premier téléphone par la fenêtre, puis le deuxième, presque tous, il a peur d’être repéré. Finalement il répond, et sa correspondante l’informe qu’elle est sa fille biologique. Elle veut faire connaissance, et elle dit qu’il peuvent s’entraider. Will raccroche.

Comment est-ce possible ? Une fille « biologique »? Comment l’a-t-elle retrouvé, comment a-t-elle trouvé tous ses numéros de téléphone portables, lui qui est si précautionneux ? Lui qui se cache des caméras et des espions, de la police? Lorsqu’il se rappelle qu’il a vendu son sperme et son sang lorsqu’il était sans le sou vers ses vingt ans, il s’interroge : il avait pourtant brouillé les pistes sur ses papiers d’inscription …..

Au fur et à mesure de ses échanges téléphoniques avec sa soi-disant fille, qu’il apprécie de plus en plus, il s’attache à elle, et ses angoisses le reprennent : il se rend compte qu’il est repéré par beaucoup de gens…

La première partie du roman est attachante, avec cet homme déglingué dans ce monde déglingué, mais ensuite, lorsque les secrets apparaissent, le monde s’obscurcit. Mon cerveau aussi. Alors entre ses nombreux patrons ou commanditaires, ses nombreux enfants putatifs, les histoires d’ADN et de gens qui le veulent, ou qui le veulent mort, là j’avoue que mon cerveau a rendu les armes. Je suis loin d’avoir tout compris, on n’est plus dans le road trip, le ton a changé, le rythme, et l’ambiance. Je n’ai pas accroché à la deuxième moitié du roman. Et je m’en veux, mais c’est comme ça. J’ai mis du temps à le terminer, sans plus aucun plaisir de lecture. Dommage…

Ma note : 2,5 sur 5

Somnambule – Dan Chaon, ed Albin Michel Terres d’Amérique, mars 2024, 369 pages

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