Serre-moi fort – Claire Favan

Entre mes lectures de la rentrée littéraire, je continue à explorer les thrillers d’auteurs que je n’ai jamais lus. De ma vie. Certains vont hurler : Claire Favan est connue, je le sais parfaitement, au bout de trois ans dans la blogosphère. Certaines rencontres ne se sont jamais faites, je ne sais pas pourquoi. Alors j’ai listé des « poches », question budget tout de même, et donc voici mon premier Claire Favan : Serre-moi fort.

1994. Une jeune fille disparaît. Sa famille est en plein désarroi. nous sommes dans l’Alabama, dans la plus grande ville de l’État : Birmingham. Les parents, John et Gina sont en plein désespoir, Lana, leur merveilleuse et splendide fille de dix-sept ans n’aurait jamais fait de fugue. La police enquête mais très vite se retrouve au point mort. Personne n’a rien vu. Pas de témoins, pas de vidéo surveillance, rien dans ses affaires ne semble aider. Pas de journal intime. Pas de doutes non plus finalement : rien ne manque dans sa chambre à part ce qu’elle portait sur elle. Et on ne retrouve pas de corps. Le fait que la police ne trouve rien plonge la mère, Gina, dans une apathie profonde, elle se néglige, elle perd son travail. Elle reste sur le canapé, puis lorsqu’elle a des antidépresseurs prescrits, elle reste au lit, et ne bouge plus. Nick, le fils, quinze ans, a l’impression d’être devenu transparent. Lorsque son père tombe dans l’alcoolisme, Nick est obligé de tout prendre à bras-le-corps : il fait les courses, fait un peu de cuisine et force ses parents à manger, fait les lessives, paye les factures. Et ça dure deux ans. Deux ans durant lesquels il porte ses parents à bout de bras, et même temps, au collège, il obtient des notes excellentes, ce qui lui permet de se présenter à des universités, loin, très loin de ces deux loques humaines que sont devenues ses parents. Et c’est à ce moment que Gina, la mère, se réveille : elle rencontre un prêtre qui lui conseille un groupe de soutien de familles dont l’enfant a disparu. Elle oblige son mari à se secouer, et ils se mettent à fréquenter ces gens, et emmênent le pauvre Nick avec eux. Et aussi à la messe. Nick est coincé, obligé d’aller dans une université dans cette ville. La famille se met à interférer dans les enquêtes de la police au sujet des disparitions de jeunes filles. Activement. Et à la fin de la première partie, une phrase glace le lecteur.

Dans une deuxième partie, on se trouve du côté des policiers. Un nouveau directeur d’enquête, Adam Gibson, donne un gros coup de renouveau à l’enquête, lorsque deux enfants tombent par hasard sur une grotte, où vingt quatre cadavres de jeunes filles sont découverts. Une horreur. La famille de Lana est la première à faire le siège du bureau de police, mais c’est difficile de donner une identité à toutes ces jeunes mortes, dont la disparition couvre plusieurs décennies.
Lorsque le lieutenant Adam Gibson se retrouve au milieu d’une énorme mutinerie dans la prison de haute sécurité de Birmingham, où il vient entendre un tueur auquel on avait attribué certains des meurtres, sa vie prend un tournant abominable.

Là se trouve mon gros GROS souci avec ce livre. Pourtant, depuis le début, la vie de la famille de Lana et Nick est extrêmement bien rendue : le désespoir des parents, le calvaire des enfants « restants » face à ce deuil impossible, la chute mentale, c’est vraiment bien. La découverte des corps, les recherches : passionnant. La dernière partie, un duel entre Adam Gibson et le tueur : haletant, terrifiant, on est pris jusqu’au bout. Mais. ce souci, là. Il ya une scène atroce qui se passe à la prison et qui dure vingt-quatre heures. Cette violence, la manière dont elle prend place, la façon, c’est juste insupportable pour moi. J’étais ces jours-ci dans le confort de thrillers psychologiques, et là, ce policier qui démarre bien, très bien, style simple et très agréable à lire, et ces scènes abominables sont plus que je ne peux en supporter. Pourtant je ne suis pas « bégueule », mais là ? NON. Ce n’était pas utile, et ça m’a pourri le dernier tiers du livre.
Pour conclure, le suspense est là, l’épouvante est là, ok, c’est un thriller, mais je ne suis pas sûre de lire d’autres bouquins de Claire Favan si je dois subir la lecture de ce genre d’horreurs. Merci bien. Surtout que rien, ni avant, ni après, ne justifiait d’inclure ça. Mais bon, peut-être suis-je trop sensible. Je ne sais pas. Mais ça ne m’encourage pas à aimer cette auteure. D’ailleurs, le titre, j’attends toujours une explication, je n’ai pas compris.

Serre-moi fort – Claire Favan, ed Robert Laffont 2016, Pocket 2017, 388 pages.

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