L’éducation de Stony Mayhall – Daryl Gregory

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Je continue mon été Science-fiction et autres mauvais genres, avec un roman passionnant, que j’ai lu d’une traite hier.

L’histoire : En 1968, au coeur de l’hiver en Iowa, Wanda Mayhall rentre chez elle en voiture, avec ses 3 filles Alice, Chelsea et Junie, lorsqu’elle aperçoit une forme humaine dans la neige. Elle sort de sa voiture et s’approche, et c’est le triste constat d’une jeune femme décédée. Sous elle, protégé par des châles, un nourisson, mort aussi. Wanda le prend, et dans la voiture elle s’aperçoit qu’il ouvre les yeux. Arrivés dans la ferme où elles résident, Wanda tente de le réchauffer, mais il reste froid. Il ne respire pas. Il n’y a aucun battement de coeur. Pourtant il remue, regarde autour de lui, et babille. Ce bébé, elles vont le garder, et garder le secret. Car cette année il y a eu une épidémie aux USA : des gens en ont mordu ou dévorés d’autres, des morts se sont relevés, et le gouvernement a fait brûler ces morts-vivants. Il n’en reste plus. Théoriquement. Cet enfant va grandir dans le secret, avec un copain coréen, Kwang, dont les parents ne sont pas étonnés de voir cet « enfant de pierre ». La famille Cho sera la seule, avec la sienne propre, qui sera au courant de ce qu’est John Mayhall : un mort-vivant. Il ne mange pas, ne boit pas, ne dort pas, mais grandit. Très vite on s’aperçoit que de jour en jour il grandit, apprend, jusqu’à être du même age que Kwang et de grandir au même rythme. Et les deux amis jouent ensemble, aprennent ensemble : la journée, Mme Cho apprend à Stony -le surnom de John- tout le programme scolaire , le même que Kwang. Peu à peu, il lit, il passe les nuits à lire, demande des livres de la bibliothèque, et vit caché. À force de lectures d’encyclopédies, de livres scientifiques…. Stony est extrèmement intelligent, et se demande pourquoi il est comme ça, a-t’il une âme, est-il humain ? Il n’a jamais eu envie de mordre quiconque..

Vers ses 15 ans il est obligé de s’enfuir, après un accident où les policiers l’ont repéré. Les Morts-Vivants sont gris, les yeux bizarrement clairs. Il leur échappe, aidé par une équipe d’autres morts vivants. Il y en a donc d’autres. Et ce n’est pas tout : il découvre les clans politiques divers : certains veulent s’envoler dans l’espace sur une planête où ils pourraient survivre, ou sur une île paradisiaque, d’autres veulent « la grande morsure » : mordre des êtres humains vivant et ainsi propager l’épidémie dans le monde entier. Car les gouvernements, les fédéraux, la police, traquent ces morts-vivants. Je n’en dirai pas plus, pour ne pas « spoiler ».

J’ai vraiment aimé ce livre, on ne parle pas de zombies comme on l’entend, ce n’est pas « gore ». Ce sont des personnes qui vivent sans vivre, qui ont gardé toute leur intelligence, qui se posent des questions, qui se cachent pour vivre. Toujours se cacher. Et les clans politiques, et les prisons secretes pour ceux qui se font attraper..

Les personnages sont attachants, Stoney l’est, ainsi que sa famille : sa mère adoptive, ses soeurs, son ami, les Cho, les leaders de partis politiques. J’ai beaucoup aimé cette fiction qui fait se poser des questions, sur les bannis de la société, sur la religion.

J’ai par contre moins aimé les chapitres qui nous font sauter dans le temps : de 1968, 70, 2010, et on repart.. et j’ai trouvé vraiment très bizarre même tout à fait incongru de trouver quelqu’un, dans un meeting, qui referme son ordinateur portable en 1988 ! On est aux USA mais quand même !!

L’éducation de Stony Mayhall – Daryl Gregory, ed Le Belial’, 2014, 430 pages, couverture et conception graphique Aurélien Police. 

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