Très bonne surprise que ce premier roman, écrit par un jeune homme de 25 ans.
Alex, 18 ans, a été « casté » pour un rôle dans un film dit d’action. Il doit, pour un essai, répêter une scène où il doit découvrir que son meilleur ami l’a trahi. Et là, avec un pistolet, le mettre en joue. Il est rappelé par le réalisateur, pour rejouer la scène avec celui qui est « le meilleur ami » : il se donne à fond, la rage, la passion, tout. Le réalisateur a adoré. Les deux jeunes acteurs écument ensuite les bars, les coins sombres de bord de Seine, la coke les explose…
Et soudain, il se réveille dans un appartement qu’il ne connait pas, sur un canapé, d’où il est incapable de bouger… la drogue, la migraine, la nausée… et ce vieil homme assis dans un fauteuil, fumant une cigarette, et sur le bureau, le pistolet. Alex se rappelle, c’est son flingue…. et hier soir il a failli tuer un jeune comédien, juste à cause de la drogue. Et de l’alcool. Et de la rage, et de la douleur.
Cet homme, c’est un psy. Et Alex va, à son grand étonnement, raconter sa soirée. Il a une décision à prendre cette nuit : il a jusqu’au lendemain dix heures pour signer ou pas ce contrat pour ce film.
Cet homme, qui l’a empêché de faire un geste fou, lui pose des questions, et laisse ce jeune dérouler sa vie. Son immense chagrin d’amour, son enfance chaotique, ses abus de drogue et d’alcool, sa mère qui l’a abandonné lorsqu’il avait dix ans, tout sort, tout se délie. Et surtout, son amour, son adoration pour son père, qui, lui, se dit de la race des seigneurs. Méprisant envers les autres, capable d’abandonner son propre fils malade pour aller au chevet de son chat, capable des pires trahisons, parce que lui, son père, est un mythe vivant. Comment trouver sa place, devenir un homme avec un père aussi écrasant ?
Cette nuit changera le cours de sa vie.
Mon avis : Un très bon premier roman, une écriture forte, sans fioritures, mais sensible. Un roman d’un auteur mûr pour son âge, réfléchi. Des beaux moments, forts, durs, étonnants. Je l’ai lu d’une seule traite. Un jeune devenant homme, à la fois émouvant et fort.
Pourquoi j’ai caché son nom sur la couverture du livre, et dans le titre? Pour éviter les a-priori. Parce qu’il y en aura. « Ah, c’est le fils de ? Ah non, moi je ne lis pas ça ! ». Je suis anti a-priori. J’ai lu ce roman, il est très bon.
De la race des seigneurs – Alain-Fabien Delon, Editions Stock coll Arpège, 175 pages, février 2019, 17,50€
Belle chronique. Merci 😉
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J’ai usé de ruse pour ça….
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