
Le procès Caouissin/Troadec a commencé, il se tient en ce moment à Nantes, et j’avais déjà lu un livre sur le sujet : « Troadec
et moi » de Anaïs Denet. Toujours intéressée par cette affaire bizarre, dont rien n’a filtré pendant quatre ans, j’ai vu ce journaliste dans « Quotidien », présentant son bouquin avec grande humilité et respect pour les personnages, mais ayant travaillé ces quatre dernières années sur ce mystérieux crime familial.
L’affaire : À Orvault, dans la banlieue de Nantes, la nuit du 16 février 2017. La famille Troadec disparaît, et la France observe cette histoire comme une équation impossible : quatre disparus, une maison vide, des traces de sang nettoyées, ni explication ni arme du crime. Une nouvelle affaire de Ligonnès ? Un suspect finit par avouer, les corps sont retrouvés dans le Finistère. Le mobile ? L’or. Un prétendu butin datant de 1940.
Contrairement à l’autre livre, François Rousseaux a demandé des rendez-vous aux avocats des deux parties, qui lui ont raconté ce qu’ils pouvaient dire des faits, des témoignages. Il a rencontré longuement le Procureur de la République de Nantes, qui a pu lui lire les témoignages de proches, d’amis des enfants, de voisins… Il a également obtenu la confiance des soeurs de Brigitte Troadec, des amis de Charlotte Troadec, de Sébastien (qui était dans le même lycée que Arthur Dupont de Ligonnès) .ll commence, et il continue, son livre comme une histoire, mais vraie. C’est un récit. En prenant un chapitre par personnage, avec beaucoup de respect. On apprend le caractère de Pascal Troadec, spécial, ce qui a été sa vie, puis Brigitte, Charlotte, puis Sébastien. Leur vie, leurs espoirs, aidé en celà par les amis qui ont bien voulu l’aider et témoigner. Il parle de l’or, s’étant documenté sur l’histoire de l’or français évacué vers des bateaux à Brest, pendant la guerre, et la rumeur d’une caisse perdue, des témoignages, des indications sur une cachette. Pour cela François Rousseaux a rencontré plusieurs fois des historiens à la Banque de France, il a lu les livres à ce sujet. Je ne veux pas « spoiler » ce livre qui se lit comme un roman policier, pour vous garder le mystère.
Avec tout ce qu’il a ramassé comme témoignages, toutes les démarches et les lieux visités pendant ces quatre ans, c’est un récit éclairant sur ce drame familial, ses protagonistes, le mystère de l’or, toujours pas résolu, cette ferme-maison isolée dans les bois, inconnue de tous les autres protagonistes…. et on peut se demander pourquoi Renée, la grand-mêre, s’en sort à si bon compte.
Et ce qui me marque, c’est que dans ces deux livres, celui d’Anaïs Denet et celui-ci, c’est que les deux journalistes ont tous les deux été frappés de leur rencontre, pas très longue, avec le frère ainé de l’assassin : Jean-Noël Caouissin. Cet homme, qui refuse tout interview, n’est pas bavard, mais il impose le respect. Je ne sais pas comment expliquer. Il y a là chez cet homme des qualités humaines qu’on « aimerait voir plus souvent » (désolée pour la formule, je ne trouve pas mieux).
C’est un livre très bien écrit, très documenté, sérieux mais humain. À lire !
Pour tout l’or du monde – Olivier Rousseaux – Fayard, avril 2021, 250 pages
Une affaire qui a fait grand bruit. Et en effet, le procès a eu lieu très récemment. J’ai suivi cela de loin (vite fait), parce tous les jours, ils en parlaient aux infos.
Mais ce livre a l’air intéressant, et tu m’as donné envie de le lire. MERCI 🙏
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Il est vraiment bien et fouillé. Reste qu’il est quasi impossible sans les crânes ni l’arme du crime de savoir s’il a tué seul. Ça semble impossible. 4 adultes contre un petit homme comme ça ? Et Renée, la grand-mère qui a attisé le feu pendant des années…. à renier son propre fils au profit de son gendre l’assassin…
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