
Je ne connais pas très bien Aurélien Bellanger. Je veux dire : je n’avais pas lu un seul de ses livres jusqu’ici. Je le connais de réputation, de chroniques audio, c’est tout. Il fait de la philosophie, c’est ce que j’ai retenu de ses activités. Je sais, c’est réducteur. Mais bon, lorsque je l’ai vu chez Yann Barthèz avec ce livre, parlant pratiquement uniquement du « Loft » et de Loana, j’ai été tentée, moi qui ai découvert ce programme, les débuts de la téléréalité. J’aime bien : ça ne demande aucun effort intellectuel, mieux : ça détendait un bon coup en rentrant de mon travail. Ceci dit, la téléréalité est très mal vue. C’était il y a tout juste vingt ans. On ne savait qu’en penser, je me souviens des bennes d’ordures et de fumier déversées devant les portes de M6 à Paris. Des articles de presse de tous bord hurlant au trash, à la télé-poubelle, au voyeurisme, et autres. Tout ça est vrai mais n’empêche, j’aimais regarder ça. Comme des millions d’autres Français. Et depuis, on ne cesse d’en faire des déclinaisons, moi j’avoue sans pudeur que je regardais Secret Story. Bon, ensuite il y a eu des spin-off et d’autres du genre téléréalité, mais en visant uniquement les ados, et il n’y avait pratiquement que des ados, ou la lie de l’humanité, depuis quelques années, je n’ai plus la patience, c’est devenu une horreur, et une sorte de « modèle » pour des millions d’ados qui croient que c’est la vraie vie, et que de passer à la télé dans ces programmes est le but ultime de la vie.
J’attendais donc de ce livre une analyse de ces programmes-là, un avis peut-être différent du mien, des idées, des réflexions. Eh bien non. Ce n’est pas ça.
Il s’agit d’un roman sur la carrière d’un homme, biberonné par la télévision, fils de plombier, détenteur d’un Bac G Comptabilité. Il sait « se vendre » et travaille pour des gens de plus en plus riches, pour s’enrichir lui-même en allant de plus en plus haut vers des gens connus et qui travaillent à la télé. Ce sont les années 90, et il a des idées pour trouver des concepts d’émissions, dont une (qui ressemble très fortement aux « Enfants de la Télé » ) est vendue à la 2e chaine, service public. On y croise tous les acteurs de ces années-là, Delarue, Fogiel, Ardisson, Nagui, Arthur (caché derrière un pseudo dans le livre), et toutes les chaines de télé. Le personnage principal discute avec animateurs, directeurs de chaines, producteurs, et ensemble ils visitent le PAF de ces années là, et philosophent à ce sujet, abondamment. Si le personnage est cynique et arriviste, ne pensant qu’à sa réussite et à l’argent, en tant que directeur de production de programmes télé, il philosophe beaucoup en comparant l’histoire des programmes à l’histoire du monde et des hommes. Et c’est là que ça devient assommant. Au plus on avance dans le livre, au plus on se retrouve avec un historique des émissions de télé des années 90 à nos jours, en passant par « Hélène et les garçons » et la « Star Academy ». Finalement, ce roman tourne à l‘historiographie, au décompte des différentes émissions du genre, des déclinaisons vers l’époque actuelle, et ce n’est pas intéressant. Il nomme, explique le déroulé, rien qu’on ne sache déjà. Le premiers tiers de l’histoire, l’histoire de cet arriviste était intéressante, ensuite je me suis ennuyée à plein tube.
En conclusion : globalement ennuyeux, et j’ai commandé le dernier Delphine de Vigan, qui parle également de téléréalité… à vous de voir.
Téléréalité – Aurélien Bellanger – ed Gallimard, 244 pages, Février 2021
C’est tout vu….. Il ne m’intéresse pas 😉
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Ça, c’est dit !!!
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Vu l’autre soir dans C Politique. J’ai cru que j’étais devant une archive de 1975 avec sa moustache et ses cheveux longs. Je m’attendais à un live des Eagles pour finir et finalement rien. J’étais déçu.
Pas tenté par ce livre.
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Erreur pour moi aussi… !!
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Il ne m’attirait pas d’autant plus que je n’apprécie généralement pas ses chroniques sur France culture… Après ta chronique je passe mon tour !
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Haha, on a tous nos petites manies de programmes télé pas toujours assumés 😁 pour ma part, j’ai une sainte horreur de la télé réalité depuis sa création, mais par contre, je regarde… le catch 😂 même pas honte ! (Enfin, si, quand même un peu 😀)
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😂😂😂😂 oui chacun ses petits trucs…
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Je n’ai jamais rien lu de cet auteur et j’avoue ne pas le connaître du tout. Je l’ai juste entendu parler de ce livre mardi matin sur France Inter. De ce que j’en ai retenu, c’est un témoignage du monde de la télé à cette époque. Epoque qui, pour la dinosaure que je suis, a marqué un réel tournant, pas vraiment positif, sur l’univers proposé par le petit écran.
Quoi qu’il en soit, son livre ne m’attire pas.
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Mouai je ne le tenterai pas et j’attends ton avis sur le Delphine de Vigan qui ne me tente pas plus alors que j’adore sa plume et sa façon de raconter…
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Delphine de Vigan, ses histoires ne me passionnent pas toujours, mais comme elle écrit très bien, et que le sujet semble le même, j’y plonge dès réception !
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Je vais éviter ce roman tout comme le Delphine de Vigan car le sujet de la télé-réalité m’horripile. Ton retour confirme le fait que je ne manque rien😉
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lu l’hiver dernier La théorie de l’information du meme auteur et meme ressenti. En plus en lisant votre chronique je m’aperçois que ces 2 livres se ressemblent sur la forme : j’avais l’impression que vous résumiez La théorie de l’information : meme forme sur le sujet de la creation de l’Internet français à partir d’abord du minitel avec un personnage du meme genre qui part de condition modeste et devient de plus en plus riche et cynique. Un pavé lourd et indigeste meme chose une historiographie de l’Internet mais pas vivante globalement ennuyeux comme vous dites pour celui ci et comme ici apparement : historiographie de l’Internet français dans un cas historiographie de la télé-réalité dans l’autre. Bref j’ai essayé une fois cet auteur j’ai eu une indigestion me suis forcée pour le finir et je passe mon chemin pour ce livre-ci donc.
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Pareil pour moi : on ne m’y reprendra plus !
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