
Maman disait de moi que j’étais un ange.
Un ange tombé du ciel.
Ce que maman a oublié de dire, c’est que les anges qui tombent ne se relèvent jamais.
Je connais l’enfer dans ses moindres recoins.
Je pourrais le dessiner les yeux fermés. Je pourrais en parler pendant des heures.
Si seulement j’avais quelqu’un à qui parler…
Gabriel est un homme qui vit à l’écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures.
Un homme dangereux.
Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique.
Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite !
Parce que bientôt, tu seras morte.
Encore une toute petite chronique, un avis, plutôt, pour ce livre lu en deux soirées, même s’il fait plus de 700 pages, on ne s’en rend pas compte. C’est là où je me rends compte du talent de Karine Giebel pour raconter des histoires, prenantes, prenant à la gorge, aussi, et qu’on ne peut oublier. C’est également à la fin du roman que je me suis dit : « En fait, c’est quoi un thriller? »… je croyais que c’était « polar sanglant ». Hé bien non, c’est plutôt « suspense et manipulations psychologiques ». Mais dans les deux cas il s’agit de peur.
C’est donc pour ça que ce livre est défini comme thriller, parce qu’il parle de l’esclavage « moderne ». En Asie comme en Afrique, et dans ce cas au Maghreb, des enfants de 7ou 8 ans sont emmenés par une cousine « riche », vivant en Europe, qui promet aux parents que l’enfant aura une meilleure chance de s’en sortir dans la vie, qu’en restant là avec sa famille. Parfois, l’enfant est amené dans la capitale du pays, dans une riche famille, très souvent en Europe, ici en France. Des petites filles de huit ans sont quasiment enlevées sous les yeux de leurs parents qui croient bien faire. Des petites filles qui, dès la descente de l’avion, vont connaitre ce qui les attend : travailler dans une famille et tout y faire : ménage, lessive, repassage, rangement, préparation du repas, service à table, vaisselle, et responsabilité des bébés. Elles sont enfermées et ne sortent absolument jamais, parce qu’elles sont « sans papiers ». Elles dorment à terre, sur un carton, dans un garage, pour Tama, une buanderie, et très peu d’heures. Elles sont constamment punies, sans manger plusieurs jours. Elles sont battues, torturées selon le bon plaisir de la famille. Elles sont sous telle domination qu’elles n’ont plus de vie propre. Parfois, elles sont « prêtées » à d’autres familles. C’est un fait, ces esclaves, il y en a des dizaines de milliers. Très rarement, elles arrivent à s’enfuir. Pour Tama, c’est le cousin de la famille où elle est qui l’emmènera et l’enfermera aussi. C’est un roman haletant, bouleversant, où l’on est atterré de lire les horreurs qu’on fait subir à Tama et à ces autres esclaves. On est paniqués. Q’elle s’en sorte, Qu’elle s’en sorte !! Je n’ai eu aucun moment de répit tant le ton est juste et prenant, touchant. Et ce livre est aussi un cri d’alarme, pour dénoncer ces esclavagistes qu’on ne soupçonnerait jamais. Un livre important à lire. Qui emporte tout sur son passage. Violent mais nécessaire.
Toutes blessent, la dernière tue – Karine Giebel, ed Belfond 2018, ed Pocket 2019, 754 pages
ok, ok, tu m’as convaincu, merci !
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YESSSS ! (Ça faisait longtemps !)
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Ca fait peur, et leur avenir est complétement hypothéqué, pas d’école, pas d’instruction…comment peut on manquer à tel point d’empathie pour maltraiter ces petites filles pendants des jours des semaines, des mois des années sans discontinuer ?
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❤️
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« Un livre important, violent mais nécessaire », voilà qui est bien dit et résume l’intensité de ce roman!
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J’ai adoré !!
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J’ai beaucoup aimé ce livre. Karine Giebel est vraiment talentueuse !
Merci pour ta belle critique.
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je n’ai toujours pas commencé !!!! j’ai pourtant « Meurtres par rédemption qui m’attend dans ma PAL mais l’épaisseur me fait peur…
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L’épaisseur me fait peur lorsque ce sont des grands formats brochés ! En fait, en Poche, ça se porte mieux. Je n’ai pas lu Meurtres par rédemption, mais l’épaisseur ne me fait pas peur si l’histoire m’emporte dès le début… il y a d’énormes bouquins indigestes, parfois, mais là ce n’est pas le cas !
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Très bon roman en effet.
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Je dois être une des rares à ne pas du tout avoir aimé ce livre 😉
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Je ne sais pas…. sûrement pas.. il y a autant de lecteurs que de livres..
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Oui bien entendu, disons que ce que je voulais dire c’est que je n’ai que rarement vu des retours négatifs. Mais cela ne remet pas en cause le message ni la plume de l’auteure 😉
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[…] Toutes blessent, la dernière tue – Karine Giebel — Mélie et les livres […]
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Hélas oui, l’esclavage existe encore, sous des formes secrètes et insidieuses. Encore plus insoutenable quand cela touche des enfants. Merci pour cette chronique qui me donne réellement envie de découvrir Karine Giebel !
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[…] Citation de la source: … […]
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