Publié en 1983, ce roman de Suzanne Salmon (1922-2008) vient d’être réédité par les éditions Denoël. Voici la 4e de couverture de cette dernière édition :
« Deux sœurs, Léone et Julienne, que la vie semble avoir laissées pour compte sur les hauteurs d’un petit bourg normand, vivent dans un cocon que l’aînée a tissé patiemment, étouffant sa cadette par l’excès d’une affection maternelle et jalouse. Elles mènent une vie tranquille et monotone, comparable à celle d’un vieux couple. L’arrivée d’un homme va bouleverser l’existence de ces deux femmes unies par le célibat. Julienne, la plus jeune, se lance à corps perdu, et presque avec défi, dans la découverte de l’amour. Cette passion qui semble la libérer est-elle à sa mesure ? Résistera-t-elle au chantage et aux mises en garde de sa sœur ? Abandonnera-t-elle l’étouffoir familial dans lequel, finalement, elle se complaît? De sa plume vive et acérée, Suzanne Salmon trace les contours de ce triangle sentimental hors du commun et nous laisse apprécier les notes d’un humour souvent amer. »
Ce résumé ci-dessous me laissait croire que j’allais lire une sorte de « Ces Dames aux Chapeaux Verts » (de Germaine Acremant, paru en 1922) que j’avais lu lorsque j’avais 15 ou 16 ans, et relu il y a quelques années. Le style un peu suranné de Suzanne Salmon me le laissait egalement penser, des dames célibataires ayant passé l’âge de se marier ou d’aimer, etc.
Mais non. Léone a 56 ans, (vieille est moche et dure, selon l’auteure) et Julienne, juste 40 ans, peignant et écrivant des poèmes à la demande, pour des départs en retraite de la petite ville, vivent ensemble aux Lilas. Villa qui appartient à la seconde des filles, car l’une et l’autre n’ont pas eu le mème père.
On nous laisse entendre que Julienne va rencontrer un homme, en fait elle va tomber amoureuse du voisin, veuf depuis peu. Lui aussi partage ces sentiments. Mais au fur et à mesure que la date du mariage arrive, il n’est pas question pour Julienne de vivre dans les meuble de la morte. Jean, le voisin, prévoit donc d’aller habiter dans sa villa de la Creuse, et il fait de longs séjour pour arranger cette maison-là. Pendant ce temps Julienne s’aperçoit qu’elle ne sait ni se faire du café, ni ranger derrière elle, ni faire la lessive, ni le ménage, ni à manger. Et c’est un gros problême. Elle se rend compte que sa soeur Léone l’a toujours couvée comme une enfant, et l’a élevée dans un concon, lui servant de bonne.
Ce roman semble se passer dans les années 50. L’écriture est jolie, assez poétique, mais sans plus. L’histoire aurait pu être racontée en deux pages. Je me suis ennuyée, mais ennuyée, niveau maxi. Alors que j’aime le roman de G. Acremant.
Je vous recommande d’éviter ce livre, sauf si vous avez 90 ans.
L’étouffoir – Suzanne Salmon 1983, ed Denoël collection Empreintes nov 2019, 173 pages, 13,90€