Une mini chronique ici, parce que j’ai lu trois bouquins à la suite, tous les trois aussi foisonnants les uns que les autres. Voici le premier, choisi bien évidemment parce que c’est Irlandais, écrit par une Dublinoise (Hello Roddy Doyle, au passage ♥️♥️♥️)
Voici le résumé éditeur, situé dans le rabat intérieur de la couverture souple cartonnée :
2012. Une gynécologue hésite à accepter un emploi à Londres qui lui permettrait d’échapper à l’atmosphère de plus en plus tendue qui règne à l’hôpital dublinois où elle exerce. Mais qu’adviendra-t-il de sa mère, coincée dans une maison de retraite ?
1982. Jasmine veut faire de la boxe, mais dans l’Irlande des années 1980, c’est un sport interdit aux filles.
2012. Dans le Maryland, Ali dont la mère vient de mourir, traîne avec un gang de bikers pour échapper à des grands-parents dont elle ignorait jusque-là l’existence.
Les trois femmes qui habitent ce roman sont liées par leur désir ou leur besoin de fuir, au-delà des frontières et des générations, des années 1980 à aujourd’hui, et de Dublin à Baltimore en passant par Londres.
Avant que la loi sur l’avortement, votée par référendum en 2018, ne fasse sauter la dernière digue qui retenait l’Irlande dans le conservatisme, d’innombrables femmes ont été contraintes d’abandonner leur enfant à la naissance, ou bien de s’exiler pour avorter. Le deuxième roman de Paula McGrath, porté par une écriture polyphonique, fait émerger des enjeux très contemporains et s’inscrit dans une longue histoire de fuite et d’exil, qui pourrait s’appliquer à tant d’autres existences irlandaises.
Voilà l’histoire. Seulement, mon problême, c’est que je me suis souvent perdue entre les personnages et les époques, et on suit surtout le parcours de Jasmine, c’est donc à elle qu’on s’attache le plus. La misère, puis les agressions, sa force pour trouver un minuscule logement, pour s’investir dans la boxe, à même pas 17 ans, dans une Irlande où les femmes n’ont pas le droit de boxer, ni de dire quoi que ce soit : église, mariage, soumission, c’est tout ce qu’elles ont le droit d’avoir. Le devoir. L’émancipation des femmes est l’un des sujets qui sous-tendent ce roman, la violence sexuelle et la mort de nombreuses femmes car l’avortement était interdit jusqu’à l’an dernier.
Un sujet a été évoqué à la fin, d’une façon brouillonne : les institutions des Magdalene Sisters, où les « filles délurées » étaient envoyées, les filles enceintes, enfermées, mises en esclavage pendant que leur bébé était vendu sans leur consentement. Ce scandale Irlandais est malheureusement encore un peu tabou, on dirait..
En résumé : passionnant mais embrouillé, pour moi.
La fuite en héritage – Paula McGrath, ed Quai Voltaire, août 2019, 330 pages, 21€
C’est un roman intéressant avec beaucoup de choses abordées. J’ai bien aimé les parties sur la boxe qui étaient originales. Mais, pour moi, tout est un peu confus, pas assez creusé et ça manque de lien.
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Tout pareil !
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