Un roman irlandais. D’une irlandaise de Dublin! Je ne sais pas si mes amis ont entendu les pétards que je lançais par la fenètre. Parce que ça, c’est mon coin préféré pour la littérature étrangère, depuis Roddy Doyle. Je ne lis pas l’irlandais dans le texte, mais de bons traducteurs aident. Ici, Claire Desserrey.
Résumé de l’Editeur
Dans une bourgade du comté de Meath, en Irlande, Maurice Hannigan, un vieux fermier, s’installe au bar du Rainsford House Hotel. Il est seul, comme toujours – sauf que, ce soir, rien n’est pareil : Maurice, à sa manière, est enfin prêt à raconter son histoire. Il est là pour se souvenir – de tout ce qu’il a été et de tout ce qu’il ne sera plus. Au fil de la soirée, il veut porter cinq toasts aux cinq personnes qui ont le plus compté pour lui. Il lève son verre à son grand frère Tony, à l’innocente Noreen, sa belle-soeur un peu timbrée, à la petite Molly, son premier enfant trop tôt disparu, au talent de son fils journaliste qui mène sa vie aux États-Unis, et enfin à la modestie de Sadie, sa femme tant aimée, partie deux ans plus tôt. Au fil de ces hommages, c’est toute une vie qui se révèle dans sa vérité franche et poignante…
Un roman plein de pudeur et de grâce qui contient toute l’âme de l’Irlande. »
Toute une vie en un soir. On commence le premier toast à son frère Tony, qui avait 5 ans de plus que lui, qui l’a aidé, conseillé, protégé, surtout quand à 10 ans Maurice, incapable de comprendre l’écrit à l’école, sera « loué » chez les Dollard, cette grande maison où sa mère était une des cuisinières, et où il y avait quantité de travail sur les terres. Il était souvent battu par le fils des propriétaires. Puis Tony attrape la tuberculose, et finit par en mourir. Maurice, le narrateur, le buveur de pintes en l’honneur des gens de sa famille qu’il n’oubliera jamais : Tony, Molly, Noreen, Sadie, Kevin.
Kevin, son fils, vit aux USA. Sadie, sa femme, son seul et grand amour, est décédée deux ans plus tôt. Il a 84 ans. Et ces toasts à chacun lui font raconter sa vie.
Un livre très touchant, dur aussi parfois, tendre, sur la vie en Irlande dans les années 50 et ensuite, sur les relations familiales, sur les relations à la terre. Je n’en dis pas plus, parce que ce serait dévoiler.
Mais je vous certifie que ce livre-là vous entraîne dès la première page. Et qu’on a envie de le lire d’une traite, tellement c’est prenant.
Toute une vie et un soir – Anne Griffin, editions Delcourt 266 pages, avril 2019, 20,50€