Satin grenadine – Marie Desplechin

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Livre jeunesse à partir de 11 ans

(mais moi aussi j’ai bien aimé)

Le résumé : Lucie est persuadée qu’au vingtième siècle, les demoiselles de la bonne bourgeoisie parisienne auront le droit de courir toutes nues, d’aller à la messe en cheveux, de parler à table et même, qui sait ? de s’instruire et de ne pas se marier. A quoi bon vieillir, sinon ? Le problème, c’est que nous ne sommes qu’en 1885 et qu’à treize ans, la seule éducation qu’une jeune fille comme Lucie est censée recevoir consiste à savoir tenir une maison pour devenir une épouse accomplie. Heureusement, elle peut compter sur le soutien de Marceline, sa gouvernante aux idées nouvelles, et sur l’amitié de Fanny, qui travaille aux cuisines…

Lucie est une fille de la bourgeoisie du XIXe siècle. La bourgeoisie qui veut se hausser du col. Elle a 13 ans et est retirée de son école, car « les filles ne doivent pas avoir beaucoup de savoir ». Une gouvernante, enfin une nièce de la mère devenue orpheline, ça suffira bien. Mais Marceline est plutôt secrête, mais peu à peu on devine une rebelle, au temps de la naissance des « socialistes ». Lucie va peu à peu prendre goût au savoir, mais aussi à la fréquentation des « domestiques », chaleureuses, tout ce que ses parents ne sont pas. Les domestiques peuvent se révéler plus passionnants et subversifs que des livres. On y fait des révolutions en secret. On y organise des expéditions aux Halles au petit matin, ce Ventre de Paris peint par Monsieur Zola d’où sortiront bientôt tant d’idées neuves, socialisme, anarchisme, féminisme…

J’ai beaucoup aimé ce livre de l’excellente Marie Desplechin, qui écrit aussi bien de la littérature adulte, que des romans pour la jeunesse. Ils sont tous excellents, celui-ci ne déroge pas à l’habitude, on plonge dans l’histoire, c’est distrayant (même pour moi), léger, dépaysant, enlevé. Un peu de XIXe, un peu de Paris, miséreux, domestiques, maraîchers, bourgeois snobs, haute noblesse, on y rencontre un peu tout le monde, et c’est bien plaisant. Les petits secrets des débuts du socialisme et du féminisme font entrer des réalités au coeur du roman. Perso, j’ai bien aimé, même si je ne suis pas le public visé…comme une pâtisserie avec du thé.. ça fait du bien…

 

Satin grenadine – Marie Desplechin, ed l’École des Loisirs, 2004 réédité en 2018, 206 pages, 6,80€

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