« Parmi les livres de nature de Maurice Genevoix, Rroû occupe une place bien particulière. En apparence, c’est seulement l’histoire d’un chat. En réalité, il s’agit là d’une oeuvre aux prolongements multiples, où tous les tons se mêlent et s’harmonisent, où le conteur se mêle au poète. »
J’avais acheté ce livre il y a deux ou trois mois, attirée par la couverture d’Émilio Ponzi. J’étais alors loin de penser que je le commencerais à un moment si douloureux pour moi, le soir de la mort de ma chatoune Okwé. Non que j’y retrouve quoi que ce soit d’elle, mais il m’a été plus facile de m’accrocher à la lecture d’ une histoire de chat pour oublier mon chagrin quelques heures.
Dans cette réédition de 2018, il y a une très jolie préface d’Anne Wiazemsky. Le livre a été publié pour la première fois en 1964 chez Flammarion. Maurice Genevoix est né en 1890 et mort en 1980.
Dans un des greniers d’un commerçant, vivant dans une ancienne ferme, des chatons sont nés. Des chatons aux yeux encore fermés, que leur mère lèche, et allaite. Il y a un chaton noir, et un chaton blanc. Le petit chat noir est le plus dégourdi : dès qu’il peut il part à l’aventure dans ce grenier, puis sa curiosité l’amène dans la cour, où il découvre la pâtée qu’une jeune bonne donne à la mère-chat, et s’y attaque aussi. La jeune bonne le nomme Rroû, tant il ronronne.. Enhardi, il traverse la route et arrive dans un jardin qui l’émerveille. Toute une nature vit là, les arbres, les herbes, les oiseaux et les insectes. Et surtout la maison, où vit un medecin et sa bonne, la vieille Clémence, qui se prend d’amour pour lui, et lui offre un nid et des repas. Lorsque l’été arrive, Clémence l’emmêne avec elle dans la maison d’été du mèdecin. C’est là que le chat découvrira les fleurs, les oisillons, un vieux sureau qui sera son perchoir, et tous les bonheurs, les sensations qu’un jeune chat apprend à connaître sous la chaleur du soleil, dans un immense jardin. Puis les amours, les amis, les bagarres…
Plus tard, toute la compagnie repart, et c’est le désespoir pour Rroû, qui quitte toute une partie de sa vie, une vie de jeune chat endiablée et heureuse. Revenus pour l’automne, Rroû s’enfuit..
J’ai aimé ce roman, pour toutes ses descriptions magnifiques de jardins et de leurs fourmillement, de toutes les sortes d’arbres, herbes, fleurs et d’animaux que Rroû y trouve. Tout est de l’ordre des sens, les bruits, la chaleur, l’observation de tout ce monde.
J’ai moins aimé la partie sur les amours avec la chatte Câline et les deux « rivaux », les réflexions que se faisait Rroû me paraissaient par trop humaines et misogynes.
C’est un beau petit roman sur la nature vivante, les jardins, et l’amour dévoué que l’on peut porter à un chat.
Rroû – Maurice Genevoix, Editions La Table Ronde Coll. La petite Vermillon, 2018, 8,70€
Il y a si longtemps que j’ai lu ce livre…
une envie féline de me replonger dans ces pages câlines
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