Un peu sur l’auteure avant que je ne m’énerve :
Née à Dublin en 1972, elle a commencé sa carrière artistique en tant que comédienne, en jouant dans un spectacle qu’elle a elle-même écrit. En 2006, elle publie son premier roman « Pack Up The Moon » qui est immédiatement un best-seller en Irlande, non traduit en France. « Les Derniers Jours de Rabbit Hayes » (The Last Days of Rabbit Hayes, 2014) est son sixième roman et le premier publié en France. « Mon midi, mon minuit » paraît en France avril 2017. Elle publie ensuite « Du côté du bonheur » publié en france en 2018.
J’ai fait connaissance par hasard avec Anna McPartlin en décembre dernier avec « Les derniers jours de Rabbit Hayes », j’avais choisi ce livre pour sa couverture. Et j’ai découvert là une pépite tout droit venue d’Irlande, et mieux : de Dublin. C’est à dire un style bien spécifique, par exemple dans les écrits de Roddy Doyle et de sa Trilogie de Barrytown (The Commitments etc), émaillés de jurons devenus des tics de langage, l’humour sous-tendu dans tous les moments même les pires, les enfants qui courent dans les rues, les groupes de musique et leurs groupies, l’alcool souvent, mais le sens de la famille et de l’amitié..
J’ai lu en Janvier le dernier-sorti « Du côté du bonheur ». Chronique dans ce blog. Pas aimé. Rien ne subsistait du style de l’histoire de Rabbit Hayes, ni l’originalité, ni le jocoserious irlandais, rien.
Alors j’ai voulu lire le livre qu’elle avait écrit entre les deux, on ne sait jamais. Je vous mets ici le résumé de l’éditeur : « C’était au début du mois de mars, un jour de pluie, mais un jour encore béni, comme beaucoup d’autres avant, dans la vie d’Emma. A 26 ans, la jeune fille amoureuse cohabitait avec le bonheur. Elle formait avec John, son amour d’enfance, un de ces couples unis et heureux, tissant une belle vie remplie de grands projets et de bons amis. Jusqu’à ce soir de fête qui fait basculer son existence en un crissement de pneus et ce deuil qui menace de tout engloutir. Commence alors pour Emma, aidée de ses amis qui font bloc autour d’elle, un long chemin pour que tout ne s’arrête pas là, pour qu’après la nuit revienne le jour. » ( en 4e de couverture).
Je peux vous dire qu’ayant trouvé une bonne recette, elle ne l’a pas lâchée : la mort d’un personnage au début du livre. Ça, c’est fait. Le style : elle a tout lissé, plus de gros mots, plus d’enfants dans la rue, plus d’originalité, rien. Et il y a de ces longueurs…. Elle nous a fait une romance plate (on sait dès le début qui elle va aimer à la fin), la lecture est fluide, certes, mais je pense que l’auteur a perdu tout attrait. On aurait presque pu l’éditer direct en Harlequin.
Je ne comprends pas ces gens qui ont du talent, et qui préfèrent écrire des trucs en réutilisant ce qu’ils croient être une « bonne recette » sans fatigue. Au micro-ondes.
On ne m’y reprendra plus. Jamais.
Mon midi mon minuit – Anna Mc Partlin, editions Pocket, 2018, 415 pages.
C’est par ce titre-ci que j’ai découvert Anna McPartlin, c’est sans doute pour ça que je l’ai plutôt bien aimé ; je n’ai découvert Rabbit qu’ensuite. Immense coup de coeur, évidemment. Et puis je savais aussi ce que tu ne sembles pas savoir : Mon midi mon minuit est son premier roman, écrit neuf ans avant Rabbit, qui lui est son sixième ou septième je ne sais plus, en tous cas son dernier en date. J’ai été donc plus tolérante avec l’auteure débutante, dont le talent s’est ciselé avec le temps (et heureusement pour nous, je suis d’accord) 😉
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