« Mes croyances sont limitées, mais elles sont violentes. Je crois à la possibilité du royaume restreint. Je crois à l’amour » écrivait récemment Michel Houellebecq. Le narrateur de Sérotonine approuverait sans réserve. Son récit traverse une France qui piétine ses traditions, banalise ses villes, détruit ses campagnes au bord de la révolte. Il raconte sa vie d’ingénieur agronome, son amitié pour un aristocrate agriculteur (un inoubliable personnage de roman, son double inversé), l’échec des idéaux de leur jeunesse, l’espoir peut-être insensé de retrouver une femme perdue. Ce roman sur les ravages d’un monde sans bonté, sans solidarité, aux mutations devenues incontrôlables, est aussi un roman sur le remords et le regret.
(4e de couverture)
Mon résumé : Un homme de quarante-six ans, à la vue de deux jeunes espagnoles, décide de se débarasser de sa compagne actuelle, Yuzu. Ils sont en vacances en espagne. En rentrant à Paris, le narrateur, alter/ego de l’écrivain, envisage toutes les possibilités, puis décide de disparaître lui-même de sa propre vie d’ingénieur Agronome au ministère de l’agriculture, chargé des rapports pour les AOP et des AOC. On a droit, du coup, à tout un tas de considérations sur les lois et les mécanismes de ces problèmes, du Livarot au lait cru aux Abricots du Roussillon. Dans le même temps, on lui prescrit un nouvel anti dépresseur, pouvant aider le cerveau à produire de la sérotonine. Effets secondaires : perte de libido et impuissance. Le sujet de la perpétuelle dépression de l’auteur est au coeur de ce livre. « Mon but était de me séparer de toute relation toxique » ..
Il revoit ses anciennes compagnes, et bien sûr les juge sur leur allure, trouve qu’elles feraient mieux de se prostituer… Considérations habituelles de l’auteur sur le physique des femmess, et leur intelligence. En gros, elles sont des salopes, même l’ex d’un ami est désignée comme « grosse salope ». Et je ne parle pas de tous les termes dégradants au sujet des femmes. Des descriptions d’orgies et de films porno amateur avec des descriptions d’actes de zoophilie occupent la 1ere partie du roman.
Dédain envers les lecteurs souvent, un exemple : » Nous faisions chambre à part depuis quelques mois, je lui avais laissé la suite parentale (une suite parentale c’est comme une chambre, mais avec un dressing et une salle de bains, je signale ça à l’intention de mes lecteurs des couches populaires) » ……..
Il est aussi insultant envers les ressortissants de plusieurs pays : d’abord » les Belges : sa station balnéaire espagnole est un « coin à belges, mais sans belges », les Anglais, les Hollandais « la Hollande n’est pas un pays, c’est une entreprise », etc, je ne vais pas tout citer. C’est parfois d’un racisme écoeurant.
Il est adepte, à un moment, du Name-dropping » : apparaissent les noms de Laurent Baffie, Kad Mérad, Béatrice Dalle, Vincent Cassel.. je ne vois pas l’intérêt.
Au cours de ce livre, il est employé par le ministère de l’Agriculture, puis chez Monsanto, à moins que ce soit le contraire. Des considérations diverses et ultra précises semblent être un exposé sur telle ou telle loi, telle ou telle décision sur les quotas du lait par exemple.. idem pour les endroits où il va, les villages sont décrits comme sur des dépliants de syndicats d’initiatives du coin, les monuments, les auberges et les brasseries.
La fin du roman est ridicule.
Et que dire du marque-page avec l’image de l’auteur en tablier, visitant ce qui me paraissait être une travée de cave avec des étageres de mimolettes qu’on doit retourner régulièrement. En fait, APRÈS avoir lu le livre on comprend qu’il s’est fait photographier visitant un élevage de poules en batterie. Sous la photo, une phrase dont il semble fier ; malheureusement elle est incompréhensible, surtout dans le contexte.
Mon avis : Ce type écrit bien, ok. Sauf qu’il est infect, révoltant, et inintéressant. Il a dû prendre quelques brochures au ministère de l’Agriculture, et descendre de bagnole à chaque village qu’il a traversé ces deux dernières années pour aller dans les mairies chercher les dépliants sur l’endroit, le village, la région. Ça allonge le livre, c’est plaqué par paragraphes entiers, y compris le menu des petites brasseries… Tout est à l’avenant, fabriqué, plaqué. Des descriptions ou explications plates, copiées sur des brochures.
Tout cela entremêlé de divers souvenirs de relations féminines, décrites avec arrogance, dégoût, mépris, et pendant tout le roman, il se pose en victime, trainant sa dépression partout comme un « baise-en-ville ».
Ce type est infect, dégueu, à vomir, et se croit supérieur à tous.
Certains aiment Houellebecq, c’est leur droit : ce type sait écrire, la plupart du temps.
Moi je déteste à la fois le bouquin, et la personnalité de l’auteur.
Sérotonine – Michel Houellebecq, Ed. Flammarion, Janvier 2019, 357 pages, 22,€
Ce mec est intelligent, il a créé un auteur qui au nom de la culture et de l’intelligence d’un élite , d’une caste, vomi avec un écrit très bien formule une soupe insipide qu’il est bien vu d’encenser
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Première chronique que je lis sur ce livre ! J’ai envie de lire ce livre mais c’est dommage j’ai l’impression qu’il à perdu ce qui m’a charmé dans le style et la puissance de narration des Particules élémentaires. Je l’ai vu au théâtre, les acteurs reprenait le texte sans coupure, sans modifications et je suis tombée amoureuse de la force et de la violences des vies et des mots des personnages.
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J’avais beaucoup aimé l’Extension du domaine de la lutte…
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Pareil, ainsi que les particules élémentaires.
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Je note je ne connaissais pas…
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Sa suffisance, sa hauteur feinte m’insupportent
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Pas encore lu le dernier opus de Houle Bec mais je n’aime ni le type ni son écriture…. cet article bien écrit me conforte dans mon abstention !
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Son personnage sert ses bouquins au niveau des ventes, mais le dessert dans le contenu de ses romans. Et je suis obligée de dire qu’il écrit bien…
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nous sommes loin de Céline auquel il aimerait ressembler…..
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Seigneur Djizeuss, Céline……. !!!
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Oui ?
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Surement pas son meilleur roman, je suis bien d’accord .
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Depuis l’Extension du domaine de la lutte, il surjoue son propre personnage..
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oui et ses effets tombent à plat, c’est dommage mais pour moi tout n’est pas à jeter.
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Je viens de lire la chronique de Francksbooks. Je n’ai lu que La possibilité d’une île que j’avais aimé. Mais effectivement, aujourd’hui sa personnalité me fait fuir. Et ton avis encore plus.
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Je n’hésite jamais à dire ce que je pense d’un livre.. j’ai voulu le lire un peu exprès, d’ailleurs..
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merci pour cet avis très franc, qui contraste avec les critiques plus élogieuses que j’avais pu lire sur ce « best-steller » jusqu’ici ^^’
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Je ne mâche pas mes mots… l’avantage d’acheter mes bouquins moi-même, je n’ai pas de comptes à rendre à un éditeur… pour l’instant..
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