Les derniers jours de Rabbit Hayes – Anna McPartlin

 

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Voici une merveille. Une pépite. Lors d’un achat d’une dizaine de livres chez un de mes bouquinistes en ligne, je l’avais choisi pour sa couverture, et aussi parce que l’auteure est Irlandaise. De Dublin. Que le roman se passe à Dublin. Patrie de Roddy Doyle et des Commitments.  Au vu du résumé éditeur, j’ai eu un peu peur tout de même :

Résumé : Quand Mia, surnommée affectueusement Rabbit, entre en maison de repos, elle n’a plus que neuf jours à vivre.
Tous ses proches sont présents à ses côtés pour la soutenir. Jack et Molly, ses parents, incapables de dire adieu à leur enfant, Davey et Grace, son frère et sa soeur, qui la considèrent toujours comme la petite dernière de la famille, Juliet, sa fille de 12 ans qu’elle élève seule, et enfin Marjorie, sa meilleure amie et confidente. Au fur et à mesure que les jours passent et que l’espoir de la sauver s’amenuise, sa famille et ses amis sont amenés à s’interroger sur leur vie et la manière dont ils vont continuer sans celle qui leur apporte tant.

Alors, Ouch ! J’avais peur de ce que j’allais trouver, un récit larmoyant, une chronique d’une mort annoncée ? Pas mon truc, ça…

En fait, j’ai été happée presque « à l’insu de mon plein gré ». Le premier chapitre s’ouvre en effet sur une mère, Molly, 72 ans, amenant sa fille, Mia, appelée Rabbit depuis ses douze ans à cause de la coiffure qu’elle s’était inventée (deux chignons sur la tête, comme des oreilles de lapin), dans un centre de soins palliatif luxueux. Rabbit, quarante ans, a eu un cancer du sein, vaincu, croyait-elle, mais qui est revenu de façon foudroyante. On ne le sait pas encore, mais il lui reste neuf jours à vivre. Personne ne peut l’accepter : les femmes de la famille Hayes sont des battantes.

Toute la famille, même son grand frère Davey, musicien aux USA, se rassemble, chez les uns, les autres, chacun son tour auprès de Rabbit, à plusieurs, à la cafeteria, dans le couloir.. .pendant ce temps, Rabbit dort et rêve, aidée par les antidouleurs. Dans ses rêves elle retrouve Johnny, son premier et unique amour, elle retrouve ses 12 ans, ses copines, le groupe de musique de son frère et ses amis, à ses débuts, avec Johnny et les autres, les rigolades dans la rue, la vie de sa famille, les gros mots et les fou-rires…. Les autres, auprès de Rabbit, se remémorent le passé avec elle, leur propre passé, la vie folle qu’ils ont eue, la peur qu’ils ont de la perdre. Quant à Juliet, sa fille, elle refuse de croire à autre chose qu’une péripétie de santé, et personne n’arrive à lui dire que c’est le bout du chemin pour sa mère.

Mon avis : Ce style, l’inimitable jocoserious irlandais, est incroyablement vivant, jubilatoire, parfois triste mais très souvent hilarant, émaillé de bières, de bagarres, de vie, est absolument parfait dans ce roman-récit où chaque personnage se voit avec ses faiblesses, ses manques, son amour de la vie croquée à pleines dents. C’est le contraire d’un livre sur la mort. C’est une famille, et des amis unis tellement fortement les uns aux autres, qui doit laisser partir l’une d’entre eux.

Loin du pathos, très très loin même, on s’attache à chacun des personnages, on pleure avec eux, on rit avec eux. C’est excellent. C’est beau. C’est attachant. Je vous conseille de le lire ou de l’offrir. On rit beaucoup, on pleure un peu. C’est un méga-coup de coeur.

 

L’auteure : Anna McPartlin est née en 1972 en Irlande, à Dublin ( merci l’Irlande, merci Dublin pour elle, et pour Roddy Doyle) Adolescente, Anna McPartlin a été élevée par son oncle et sa tante à Kenmare, dans le comté du Kerry.
Elle a commencé sa carrière artistique en tant que comédienne, en jouant dans un spectacle qu’elle a elle-même écrit. Après quatre années de stand-up, elle2006, elle publie son premier roman « Pack Up The Moon » qui est immédiatement un best-seller en Irlande avec des traductions à l’étranger. »Les Derniers Jours de Rabbit Hayes » (The Last Days of Rabbit Hayes, 2014) est son sixième roman et le premier publié en France.

 

Les derniers jours de Rabbit Hayes – Anna MacPartlin  2016 aux ed. Cherche-Midi, 2017 chez Pocket, 470 pages.

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