Malencontre – Bordo Kirchhoff

IMG_4181« Ancien éditeur, Reither vit désormais en solitaire dans une vallée au pied des Alpes. Leonie Palm, elle, était modiste et a dû fermer boutique. Mais aujourd’hui, alors que plus personne ne porte de chapeaux et que l’on compte davantage d’apprentis écrivains que de lecteurs, c’est un même désenchantement qui lie ces deux voisins marqués par un drame intime.
Lorsqu’ils décident malgré tout de prendre la voiture en direction du Sud – une perspective de Méditerranée, de vin, d’aventure –, ils sont surpris par la force de leurs émotions. Partout confrontés aux clandestins qui, eux, empruntent le chemin inverse, ils décident d’aider une jeune réfugiée et l’emmènent.
Malencontre, romance magnifique en forme de nouvelle, se révèle être la parabole d’une double perte : celle de l’amour et de la compassion, car nous ne sommes à la hauteur ni de l’un ni de l’autre. ‘Mais où en serions-nous sans nous surestimer un peu’, dit Reither en s’apprêtant à embrasser Leonie pour la première fois. »

Ceci est le résumé de l’éditeur. Parce que moi, faire un résumé de ce livre, je n’y arriverai pas. Je ne sais pas si c’est moi, enfin si, mais comme ce roman a recu le Deutscher Buchpreis 2017 et le prix chinois du meilleur roman étranger 2017, je me pose des questions….

J’ai essayé. J’ai essayé de toutes mes forces. C’est le style qui m’est trop difficile à lire, à supporter. Un exemple : l’auteur met 30 pages à raconter un homme d’une soixantaine d’années qui ouvre la porte à une visiteuse d’une soixantaine d’années et ils fument une cigarette. Un extrait ?

« La visiteuse – même si elle n’en n’était pas encore une, à strictement parler – était à moitié sur le paillasson, avec ses deux chaussures, et il eût été plus juste de dire avec ses deux pieds, car ceux-ci n’étaient pris que dans quelques fines brides couleur menthe, autant dire qu’elle portait des sandales, mais sans rien d’orthopédique, plutôt de nerveusement papillonnant, dont Reither eut du mal à détacher son regard. Je n’ai tout simplement pas la télévision, dit-il, on ne risque donc pas de m’y arracher. Cet entretien, demain, à quel sujet? Question que n’importe qui aurait sans doute posée, peut-être en d’autres termes, moins abrupts, et c’est alors qu’il leva suffisamment les yeux pour regarder cette femme devant la porte, la regarder ou plutôt pour la considérer avec incrédulité, tel est le terme qu’il eut jugé pertinent. »

Alors voilà. Cette histoire, ou plutôt cette non-histoire, n’est pas pour moi. Il ne s’y passe pratiquement rien, ce style est juste bon à me rappeler certains auteurs portés aux nues quelquefois, puis oubliés. D’énormes, d’écrasants paragraphes, pas de dialogues telsqu’on les conçoit, parce que mêlés dans le flots de mots qui se cherchent, on ne sait pas, très souvent, si le personnage, Reither, parle, ou pense.

J’ai donné sa chance à ce bouquin, pourtant. Sur 218 pages, je suis allée jusqu’à la page 105. En cherchant quelles notes je pouvais prendre, puisque rien ne se passait, sauf un empilement de mots, tenant on ne sait comment sans liant entre eux, tentant de faire d’une histoire simplette un genre d’épopée plate et limacesque (tiens pourquoi je n’inventerais pas un mot?). Je ne dis pas que ce livre est mauvais. Je dis juste que ça pourrait plaire. Aux chinois, par exemple, puisqu’ils l’ont porté aux nues. Mais voilà, moi je jette. Loin, très loin de moi. Un cale-porte, au cas où j’aurais à caler une porte.

Editions Gallimard, coll Du Monde Entier, 218 pages, 19,50€ (escroquerie).

 

 

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