« Le livre que je ne voulais pas écrire » de Erwan Larher. Lu hier, en 1 journée.
Déjà, je peux dire que ce mec-là, c’est un écrivain. J’y reviendrai.
Première surprise : au lieu du « Je », il a choisi le « Tu » pour parler. Comme s’il se racontait de l’extérieur.
Parce que lui, il était au Bataclan, ce 13 novembre 2015. Blessé, couché au milieu des morts et d’autres blessés, dans la fosse. Pendant des heures. Alors lorsqu’ une de mes contacts a clamé sous mon 1er statut « C’est pas pour moi ça, la récupération pour faire du fric », cette nana j’ai eu envie de la claquer au mur. Et encore maintenant, j’en ai le ventre qui gronde.
Comme tout le monde j’ai vu les images des gens qui s’enfuyaient, et des brancards rentrant dans les ambulances. Probablement que des gens ont cédé aux sirènes de la presse et ont vendu leur histoire.
Ici ce n’est pas le cas.
Cet Erwan explique bien pourquoi et comment il en est venu à écrire ce livre.
Tout a commencé sur Facebook lorsqu’il a dit qu’il allait à ce concert.
Ensuite les nouvelles sont tombées a la télé, la radio, et tous ses amis, ses parents et sa famille ont vécu une nuit de panique.
Il n’avait sur lui ni son portable, ni ses papiers.
Dans ce livre, intercalées, des pages écrites par ses plus proches amis racontant cette panique, comment ils l’avaient vécu, et le soulagement de le savoir vivant, puis la balle dans son corps, les opérations.
Il raconte, au rythme d’une Kalachnikov.
Tout l’attentat. Les 3 tireurs. Le sang. Les HURLEMENTS, comme il l’écrit.
Puis les blessures.
L’hôpital, la balle, les opérations, la rééducation..
Puis tout le reste, la vie, peu à peu.
J’ai aimé.
Ce livre est extrêmement prenant, plein d’humour noir, bien écrit mais.
Mais il y a toujours des ptits trucs que je déteste. Des mots recherchés. Des mots tellement inusités que la dernière fois que je les ai lus c’était chez la Comtesse de Ségur. Par exemple, « gourmander » : j’en comprends bien le sens ( gronder, disputer), mais moi ça me fait direct penser soit à gourmandise, soit à gourgandine, soit à Madame Fichini. Il l’a utilisé deux fois.
Et cette impression de texte très travaillé.( tout ce qui se passe avant et après le jour du massacre).
On dirait qu’il a tordu et retordu son texte. Qui est bien, je veux dire, bien écrit mais.
Mais moi je sens ce petit truc en trop.
Voilà.
Sinon, je le recommande, ce bouquin.
Quidam Editions. 2018
[…] C’est un roman de Erwan Lahrer, qui vient juste d’être réédité en format poche chez J’ai Lu, et qui date de 2013, édité à l’origine chez Plon. Je n’avais lu avant de cet auteur que le très beau « Le livre que je ne voulais pas écrire », publié l’an dernier, qui parlait du massacre du Bataclan. Au début de mon blog, en Septembre dernier, le lien « Le livre que je ne voulais pas écrire » de Erwan Lahrer […]
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[…] Pour ça, lisez le livre d’ Erwan Lahrer ici (zut les liens WordPress !!!) = https://melieetleslivres.wordpress.com/2018/09/14/le-livre-que-je-ne-voulais-pas-ecrire-erwan-lahrer…qui lui, a écrit avec ses tripes cette horreur qu’il a vécue, et l’après, et la […]
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