Sous l’oeil des voisins – Christian White

Australie, le Vendredi 8 Décembre 1986. C’est l’été là-bas, un été étouffant. C’est aussi la fin des classes. Pour la petite bourgade de Camp Hill, ce sont les vacances.Ce lotissement pavillonnaire a été construit dans les années soixante, entourant le bush, forêt basse et inextricable en Australie. Tout le monde se connaît ici, c’est la classe moyenne, entre parents qui travaillent, profs, mères célibataires obligées de cumuler deux boulots, profs de lycée, familles dites normales. Les gamins d’une douzaine d’années trainent ensemble, ceux plus âgés se préparent à faire leurs cartons pour partir à l’Université.
Nancy, elle, est en pleine séparation d’avec son mari. Qui est parti vivre à l’hôtel. Elle boit, ce soir, plus qu’à l’accoutumée. Elle n’oubliera pas de passer voir sa fille Tracie, 18 ans, dans sa chambre, qui est revenue tôt d’une soirée chez une amie.

Le lendemain, sa fille a disparu. Elle appelle tout le monde, les amis, puis la police qui conclut à une fugue car manque un sac à dos, les papiers de Tracie et quelques vêtements. Les semaines suivantes n’apportent pas grand chose. La mère a beau dire que sa fille se sentait observée, rien ne se passe.

Le 28 septembre, une réunion de voisins se fait, pour essayer de retrouver Tracie, des affiches sont prêtes pour être placardées. On se met à soupçonner Sean, 20 ans, garçon qui s’est isolé, s’habille « gothique » et ne fait que mettre la musique à fond, du Hard Metal, dans sa chambre d’où rien ne se voit, car il est bien le seul a avoir des rideaux. Fermés.
Un père déclare que son fils de 12 ans se sent spécialement coupable : la nuit de la disparition de Tracie, lui et son pote ont joué à la planche Ouija. Et ils ont fait entrer le Mal.
Toute la communauté est concernée par le satanisme, dont on parle beaucoup dans les médias.

Tom, un professeur d’anglais atteint du syndrome de Tourette, prend sur lui d’aller agrafer les affiches dans toute la ville. Il soupçonne cette histoire de satanisme d’y être pour quelque chose. D’ailleurs ce Sean est mal vu, il a grandi sans père, sa mère travaille tout le temps, et on ne sait de quoi il est capable. Son fils à lui, l’ ainé, Marty, fait ses cartons pour une grande université. Autrefois ami de lycée de Sean, lui a été brillant élève.
En fait tout le monde ici se connait bien. Ils ont tous été au même lycée. Et on se regarde entre soi, l’éducation que l’on donne à ses enfants, ses fils en particulier. Même la policière a été au lycée avec Tom, et se souvient de la façon dont tous les autres l’ont battu et harcelé à cause de ses tics. Mais toujours aucun indice, à part la peur qui monte autour du « satanisme ».

En fait, l’ambiance me fait penser à du Stephen King, avec ses gamins libres de s’en aller des heures l’un chez l’autre, ou se promener en forêt, avec la petite société des adultes tout autour… mais pour moi bien évidemment personne n’est à la hauteur de Stephen King.

J’avais beaucoup aimé les deux premiers romans de Christian White, mais ici je me sens beaucoup plus partagée, cette ambiance de fin des années 80 et cette idée de satanisme comme si c’était une réalité me dérange. Et aussi, le dernier quart du livre avec ses rebondissements improbables et peu réalistes ne me laisse pas un goût de bonne lecture dans la bouche.

Ma note s’en ressent : 3,5 sur 5.

Sous l’oeil des voisins – Christian White, editions Albin Michel, Novembre 2025, 345 pages

6 commentaires

Répondre à Ex père de Jeux de mots Annuler la réponse.