Madelaine avant l’aube – Sandrine Collette

Je viens d’aller jeter un petit coup d’oeil sur Babelio, moi qui suis restée 6 mois sans aucune nouvelle de la littérature de quelque sorte qu’elle soit….. et là j’ai halluciné (ou presque) en rentrant ce titre dans la barre de recherche : des gens qui poussent des cris d’orfraie en hurlant au battage médiatique bien trop positif (hé oui je regarde les mauvaises critiques d’abord)….. humm…. vous dirais-je que je n’ai découvert la liste des derniers nominés pour le Goncourt qu’il y a deux jours ? Que j’ai acheté ce livre à sa sortie et l’ai rangé dans ma PAL au cas où j’aurais envie de lire de nouveau autre chose que des polars ? J’ai immédiatement fui Babelio pour écrire ma petite chronique.

Je ne pense pas avoir lu cette auteure avant. Je ne sais plus pourquoi, pour quelle raison spécifique je l’ai acheté, Mais je suis heureuse de l’avoir fait. Ce livre est prenant de bout en bout, il est étonnant de par l’époque inconnue dans laquelle on se retrouve, au début de la narration je pensais « XIXe siècle » ? Ou plus loin : « l’époque des serfs »? Le Moyen Âge ? On n’a aucune certitude. À part cette vie d’un minuscule village qui vit -survit- plutôt, de labeur sans interruption, par tous les temps, majoritairement dans les champs, des champs qui ne leur appartiennent pas, et les récoltes ne leur appartiennent pas non plus. La presque majorité revient aux Maîtres.
Eux, les paysans, sont habitués à travailler dur depuis l’enfance. À six ans, ils travaillent, emmenent les cochons s’ils en ont dans la forêt pour qu’ils se nourissent de glands. Les plus agés, 10 ans, sont aux champs, par tous les temps. Qu’il pleuve, qu’il gèle, qu’il fasse canicule, avec des instruments à main. Peu vêtus. Et ils reviennent chez eux le soir, avec les hommes, évanouis de fatigue. Ce village est constamment au bord de la famine. Les mères se privent pour leurs enfants, leur mari. Les enfants malades meurent, inutile de leur donner leur part. Les vieux c’est pareil. Ils ne servent plus à rien et ils le savent. Et quand une petite sauvageonne survient, se cachant et mangeant les oeufs des poules, ça, on ne laisse pas passer.

Sans en raconter plus, il s’agit de cette vie, de ces liens entre les enfants, les animaux, les parents, il s’agit de cette terre, de ce climat ingrat, des maladies et des blessures, de la cruauté de cette organisation sociétale mais aussi de la beauté de la nature et des gens. Tout celà servi par une écriture magnifique, lente, épurée, qui est un vrai bonheur de lecture.

Ma note : 5 sur 5

Madeleine avant l’aube – Sandrine Collette, editions JC Lattès, 248 pages, Août 2024

7 commentaires

  1. Heureuse de te voir rejoindre la troupe de dithyrambes et tu es une grosse veinarde, tu vas pouvoir lire plein de Sandrine Collette ! Une des auteures dont la plume m’épate le plus. Il faut lire « Il reste la poussière » pour entendre le bruit des sabots des chevaux et tous les états d’une histoire profondément originale, monstrueuse et superbe.

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