Le prieuré de Crest – Sandrine Destombes

Un jeune gendarme est en place pour un contrôle routier avec son équipier, lorsqu’il voit une voiture qui semble rouler erratiquement. Ils l’arrêtent, une femme au volant s’excuse en disant qu’elle cherchait à récupérer son portable tombé. À côté d’elle une petite fille d’une huitaine d’années, qui devrait être à l’arrière. Le sous-lieutenant Benoit lui dit qu’elle doit changer de place sinon c’est sa maman qui sera punie. Et la petite fille s’écrie « Ce n’est pas ma maman ! Ma maman a disparu ! ». S’ensuit une course-poursuite, la femme ayant redémarré immédiatement sans prévenir, mais lors d’un virage la 205 suivie passe par dessus la glissière de sécurité. Les gendarmes se précipitent : la femme est morte, passée par le pare-brise, la petite fille, sauvée par sa ceinture de sécurité, est vite héliportée jusqu’à l’hôpital : elle est dans le coma. La seule chose que sait le sous-lieutenant Benoit : la petite s’appelle Léa. Aucun papier d’identité dans la voiture, l’enquête commence pour savoir qui est la morte.

À ce moment même, on l’appelle car un corps a été retrouvé dans la rivière : un homme, énucléé, portant des signes bizarres coupés sur son front. Les morts seraient-ils liés ? Quelques kilomètres seulement les séparent. À peine le corps de l’homme est retrouvé, les gendarment partent à l’hôpital pour voir si l’enfant peut parler qu’une alerte est donnée : l’enfant n’est plus dans sa chambre. Une infirmière retient l’attention : elle se barricade et se fait exploser. L’enfant n’est pas là.

Toute la gendarmerie est en émoi, jamais rien de tel n’est arrivé dans ce village aux alentours de Nantes. Ils font appel au PJGN, section des experts judiciaires de la gendarmerie, qui arrivent : un technicien et une profileuse. Le jeune Benoit, de son prénom Perceval, ne les quitte pas d’une semelle, ajoutant sa connaissance de la région et des gens aux capacités des Experts. Ce qui va les mener à un manoir, appelé le Prieuré, où une association prend en charge des femmes à leur sortie de prison, des femmes ayant des problèmes d’addiction, ou fuyant un mari violent. Elles sont là d’une manière confidentielle, aidées par une docteure et une thérapeute. Il semblerait que les « infirmières » vues sur les cameras de surveillance de l’hôpital n’en soient pas de vraies, mais semblent venir de là. Du prieuré. Dont la responsable, Joséphine Ballard, n’a pas l’intention d’aider les gendarmes, même si elle reconnaît les visages sur les écrans.

Au cadavre mutilé s’en rajoute un autre, qui porte aussi des marques de torture et des signes cabalistiques gravés sur son front. Et il est urgent de retrouver la petite Léa.

C’est un thriller mâtiné d’occulte, mais je n’ai pas vraiment pu aimer, faute de décor, de description des personnages. Tout est centré sur le Sous-Lieutenant Thomas, qui, bizarrement integre presque l’équipe du Pôle Judiciaire, à qui on demande son avis, son analyse. On suit l’enquête mais aucun personnage n’est décrit, même si on les suit dans les réunions de débriefing. C’est tortueux, parfois lent, parfois des avancées qui défilent à toute vitesse, on veut savoir où est Léa. Aucun lieu n’est décrit, a part l’intérieur de quelques bâtisses, et l’on passe de Nantes à Valence, et retour, sans que j’aie compris pourquoi. Alors c’est bien joli, mais j’ai avancé dans le thriller « à l’aveugle », faute de description des personnages et des endroits. Le style de l’auteur est fluide, mais sans relief, et ce livre m’a laissé l’impression d’un énorme raté. Même à la fin, on ne saura rien d’intéressant.

Ma note : 2 sur 5

Le Prieuré de Crest – Sandrine Destombes, Pocket 2020, 366 pages.

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