
Je n’avais pas du tout réussi à rentrer dans le premier roman d’Antoine Renaud « L’empathie ». Je l’ai abandonné au bout de quelques pages. Je n’ai pas lu le second, mais pour celui-ci, j’ai craqué à force de voir des recommandations. Je n’ai pas été déçue : j’ai lu ce livre de plus de 600 pages en une soirée et une nuit.
L’histoire : Ambre a 17 ans et s’est enfuie de chez sa mère pour se sentir enfin libre. Accompagnée de son petit ami Adrien, elle fait escale chez un homme qu’elle n’a jamais rencontré mais avec lequel elle discute depuis des mois sur Internet. Comme Adrien et elle veulent aller sur la Côte d’Azur, et que le fameux Baptiste habite à mi-route, ils en profiteront pour passer une nuit chez lui. Mais lorsqu’ils arrivent, le type est très « malaisant » pour Ambre. Elle ne le »reconnait » pas. Lorsqu’elle et Adrien partent se coucher, ils ne sont pas très tranquilles.
Arthur a 40 ans, est réalisateur de cinéma, en couple avec la même femme depuis leurs années de lycée. Ses films n’ont pas marché parce qu’ils sont sortis au moment d’une actualité lourde, pour le deuxieme c’était lors des attaques terroristes a Paris. Il ne gagne pas un sou, sa femme est pédiatre. Il se rend compte qu’elle le trompe, il la surprend, et elle le met dehors de chez eux. Contraint de se réfugier chez son frère, qui ne parle que d’argent, avec lequel il n’a pas vraiment de contacts, il se sent très malvenu dans son appart de luxe. D’ailleurs ce cher frère lui donne trois jours pour trouver un boulot et prendre un appart, à la limite il paiera la caution. Voyant qu’il ne trouve rien, il lui donne un numéro de téléphone d’un contact qui cherche des gens qui n’ont pas forcément de diplômes, mais qui connaissent internet. À la Défense, il passe un entretien d’embauche pour devenir….modérateur pour Lifebook, le plus important des réseaux sociaux. Sa mission : supprimer des vidéos interdites du fait de leur caractère choquant, sexuel ou ultraviolent.
Il existe quelques documentaires sur ce travail des modérateurs de contenu, qui regardent vidéo sur vidéo, deux cents ou trois cents par jour, et doivent, suivant les rêgles très strictes qu’ils ont apprises au cours de deux jours de formation, supprimer les contenus violents, obscènes, racistes, pornographiques, haineux. Ils en voient, des horreurs tous les jours, en france comme ailleurs, les décapitations de Daesh etc. À force les employés sont sujets au stress post traumatique, aux crises de panique, à la dépression, voire au suicide. Ce qui est atroce c’est qu’ils ont signé un contrat de confidentialité : « les modérateurs de contenu » n’ont pas le droit de parler de leur travail, à personne. Et pas de suivi psychologique.
Arthur finit par se faire des copains, même une amoureuse, quatre jeunes qui cherchent un colocataire : c’est impeccable pour lui. Une maison, une colocation, une possibilité de parler de leur boulot et de leur horreur, car tous travaillent pour la même entreprise, tous « modérateurs ». Alors pour oublier, on boit, on fume, on se drogue. Et on se révolte, mais entre eux seulement.
Les chapitres alternent entre Arthur et Ambre. Ambre qui se réveille enchaînée dans un container. Sans rien qu’un vieux matelas. Son petit ami Adrien est battu constamment par Baptiste. On découvre ce Baptiste, un psychopathe de la pire espèce, et ce depuis son enfance. Il aime tuer, chasser, mais par dessus tout : torturer. Sa cruauté envers les animaux et les humains est inimaginable. Adrien finit par être tué, devant Ambre. Et elle, elle devient une « chose » pour Baptiste. Mais elle essaie tout pour d’abord : mourir, puis accepter, puis essayer de tuer cet homme, et finalement s’adapter pour survivre. Ça dure longtemps. Toujours enchaînée. J’ai mis un lien youtube en bas de cette chronique, parce que je crois que l’auteur s’est inspiré de cette histoire, aux Etats-Unis. Et on se demande, on attend le moment où ces deux personnes, ces deux vies vont se croiser….
Les personnages sont particulièrement bien décrits, et leur état psychologique au fur et à mesure est remarquablement bien étudié. L’intrigue est prenante, vraiment, je n’ai pas pu lâcher ce livre. Quelques longueurs, par moments, surtout à propos d’un modérateur « mythique », mais je n’ai pas saisi pourquoi tant s’apesantir là-dessus. Excellent thriller.
Ma note : 5 sur 5
S’adapter ou mourir – Antoine Renand, ed Pocket oct 2022, 630 pages.
L’affaire Kara Brown – Tueur en série Todd Kohlhepp
Un peu trop confus pour moi
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Oups. C’est probablement ma chronique qui est confuse…
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Bien écrit, je ne doute pas que ça soit intéressant, mais je ne suis pas certaine d’avoir les nerfs pour une telle histoire.
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C’est sûr qu’il faut avoir le coeur bien accroché, mais encore une fois tout dépend du talent de l’auteur..
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J’aime beaucoup cet auteur très discret…
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Une belle découverte !
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ah chouette 🙂
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