Les cartographes – Peng Sepherd

En voilà un coup de coeur ! Ce roman de Peng Shepherd est un vrai bon thriller avec de la magie inside.

De nos jours, à New York, Helen Young travaille sur une vieille carte de 1450. En fait, elle ne fait pas ce qu’elle a appris tout au long de ses études de cartographe, ni le travail qu’elle adorait faire au NYPL, New York Public Library, de la recherche de cartes anciennes, de la restauration de cartes, dans le département Cartographie sur lequel règne son père, le très fameux Docteur Daniel Young. Ici, chez « Classic », Elle ne fait que scanner ces cartes, et les « vieillir ».Pour les revendre à quelques amateurs de vieilleries à encadrer. C’est le seul travail qu’elle ait trouvé. À cause d’une dispute entre elle et son père, il y a sept ans, elle a été renvoyée du plus bel et meilleur endroit où travaillent les cartographes, le NYPL. Renvoyée manu militari par son propre père à cause d’une sombre histoire de Carton à jeter. Et Félix, son petit ami de l’époque, qui a eu l’outrecuidance de défendre Helen, dite Nell, a été remercié aussi violemment.

Et pour tout dire, ce choc a eu pour résultat de la couper de ses amis, de son père, de son mentor, Swan, et de son petit ami Felix. Qui s’en sort très bien, au point de vue travail et train de vie : il travaille chez Halberson Global, entreprise dédiée à la logistique et à la navigation, et qui est au bord d’obtenir comme client la fameuse Bibliothèque Publique de New York, pour en assurer la gestion de sa base de données de cartes et protéger ses collections.

Lorsque ce jour-là elle reçoit un appel de son ex-mentor, Swan, elle refuse de répondre. Plusieurs fois. Mais la nouvelle vient quand même jusqu’à elle : son père, le Dr Young, a été retrouvé mort dans son bureau à la NYPL. Et on la réclame là-bas. La police est partout, et si le corps a déjà été évacué, Nell est abasourdie de voir l’état dans lequel se trouve le bureau de son père, pourtant si soigneux. Pourtant personne autour ne semble trouver ça anormal. Personne ne trouve qu’un homme de 65 ans en bonne santé aurait pu juste faire une crise cardiaque et tomber sur le sol de marbre. Nell, tout à la fois en colère contre son père, mais suspicieuse – elle a passé toute son enfance dans ce bureau, sa mère, Tamara, cartographe également, étant morte très jeune- elle sait que se désordre dans ces livres et cartes rares valant des millions, n’est pas normal. Elle ne comprend pas, répond aux questions de la police, et se souvient d’une cachette de son père : un tiroir plat, secret. Sans être vue, elle l’active, y trouve le porte document de sa mère, et le cache immédiatement dans son sac.

Chez elle, elle l’ouvre et trouve à l’intérieur une carte qui ressemble à cent autres : une vieille carte routière de l’état de New York, de celles qu’on achète dans les stations-service, qu’on laisse dans sa boite à gants. Pourquoi cette carte usagée était conservée comme un trésor caché par on père ? Surtout qu’en y regardant mieux, c’est la carte qu’elle a trouvé dans le « carton à jeter » des réserves de la NYPL, la même, de 1935.

Cette carte, qu’elle va cacher, va coûter nombre de morts au Département Cartographie, surtout à ceux à qui elle en parle. Et l’histoire de cette carte, qui va au cours de ses recherches ouvrir tout un pan de l’histoire de ses parents, est un danger pour qui la détient. Car elle ouvre sur un monde inconnu.

Extrêmement documenté, mais jamais ennuyeux, l’histoire de cette carte, de ces Cartographes, s’entremêle avec les rêves et le travail de tout un groupe de jeunes ayant juste reçu leur doctorat en cartographie, sept personnes dont ses parents et elle pendant sa petite enfance. Un conte sérieux, précis, humain, et fantastique.

Une petite merveille de thriller d’aventures scientifiques (mais pas trop, sinon j’aurais bloqué). Rien qui ne m’ait choquée comme dans « Le Livre de M », de la même auteure, avec ses défauts de réalisme ou de questions en suspens. Les Cartographes, un livre dont je me souviendrai !

Un grand merci au sémillant GD de chez AMI

Les Cartographes – Peng Shepherd, editions Albin Michel Imaginaire, 469 pages, 29 mars 2023

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