August – Callan Wink

On me hurle dans l’oreillette que je suis en retard pour ma chronique ! J’ai reçu ce livre dans le cadre d’un partenariat avec Albin Michel Terres d’Amérique, et je remercie Francis Geffard pour sa confiance.

Le roman s’ouvre sur les premiers souvenirs d’August, juché sur les épaules de son père Dar, dans l’étable de leur ferme du Michigan, avec la chaleur des vaches Holstein, et le fenil à l’étage, espace de jeux pour August. Il aime la vie de la ferme, les traites des vaches, les foins, les bruits du bois qu’on coupe pour le chauffage. Il se rend bien compte que sa mère, plutôt intellectuelle, n’aime pas cette vie. Elle a hérité de ses parents une assez bonne somme pour que Dar puisse acheter des terres, du bétail, et se construire une petite maison, mais elle a du ressentiment envers son mari, car elle n’a pas pu finir ses études, et vit dans la cambrousse. August, lui, est heureux. Mais lorsque ses parents se séparent, sa vie change totalement. Il doit suivre sa mère. Du Michigan, il se retrouve dans le Montana, décor des rêves de sa mère, accro aux films de Brad Pitt qui se passent dans cet état. Sa mère devient bibliothécaire, et espère que son fils lise ce qu’elle lui rapporte. Mais ça ne l’intéresse pas. Seuls les paysages, les fermes, la pêche, et lycée sont son monde.
Sa mère le sermonne pour qu’il s’inscrive à Harvard, au moins. Pour se trouver un travail valorisant. August, lui, rue dans les brancards, et préfère partir à vélo sur les petits chemins, chercher des coins où il peut pêcher tranquillement, ou rêver en regardant les garçons de son âge faire les fous en sautant de ponts de chemin de fer jusque dans l’eau glacée de la rivière.
August, très réservé, n’a pratiquement pas d’amis. Il y a bien le fait qu’il ait été recruté par l’équipe de foot américain du Lycée local, encouragé par un coach persévérant et August est bon joueur, mais il n’aime pas ce jeu violent. Il se prend des chocs dans le jeu, se retrouve parfois inconscient, souffre de migraines. Et il ne cesse de se sentir « nul » et lâche, il ne sait pas s’imposer, il semble regarder le monde de loin. Ce qui l’intéresse, ce sont les montagnes, la pluie, le vent, les orages, les cultures, les saisons qui passent, les nuages. Mais un jour, au moment où les lycéens fêtent leur promo, il est invité « par défaut » par des types de son équipe de foot, l’un d’eux ne pouvant être présent, à une fête sauvage près de la rivière, avec abondance d’alcool, et il se retrouve au milieu de ces sales types qui agressent et violent une fille, sous l’effet de l’alcool et de la testostérone à son maximum. Encore une fois, il se sent incapable d’intervenir, et fuit. Tout en maudissant sa lâcheté, son incapacité à avoir des réactions d' »homme », « d’honneur »
.
Il se fait engager par un fermier qui le fait travailler dur, et il apprend, comme il a appris toutes ces années où il rentrait l’été chez son père, à s’occuper dune ferme, des récoltes, de l’entretien des terres, des clôtures, des constructions. Il travaille dur, fait la connaissance de gens de tous bord, de tous âges, de la communauté huttérite d’à côté, se fait un ami en Tim, qui lui apprendra a danser sur la musique Country dans les bars installés lors des rodéos, pour « emballer ».
On parle de « roman d’apprentissage ». C’est vrai que l’on suit August de son enfance à ses dix-huit ans, avec le travail de la ferme et l’élevage de vaches laitières avec son père, un passionné, le travail de force chez le voisin de sa mère, qui retape sa maison, sa découverte de la sexualité avec la copine de sa mère, et tout ce que lui apprend Ancient, son employeur, dans cette ferme où le travail n’arrête jamais. Tim, son ami, arrive a percer un peu la carapace d’August, mais ce ne sera pas sans difficultés.
C’est un roman lent et ardu, comme le travail de la terre, le passage des saisons, il y a peu de dialogues, car August est plutôt contemplatif. Il ne se passe rien d’extraordinaire, il semble que ce roman soit très autobiographique. J’ai trouvé la première partie très lente, j’attendais qu’il se passe quelque chose. Puis j’en ai pris mon parti…..

August – Callan Wink, ed Albin Michel Terres d’Amérique, mars 2022, 400 pages.

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