Hier soir je me suis plongée dans ce roman court de la série Une Heure Lumière des ed du Belial’, que j’avais découvert chez Yogo il y a quelques jours, sur son blog Les lectures du Maki
Lire ce résumé (ci-dessous) m’a fait immédiatement penser à un de mes bouquins favoris, sorti en 1988, et que j’ai souvent relu : « Replay » de Ken Grimwood. Évidemment, ce n’est pas la même histoire, mais ça m’a attirée, de ce fait.
D’abord la 4e de couverture :
« Bouquiniste indépendant, Emmett Leigh déniche un jour un petit recueil de poèmes lors de la liquidation de la librairie d’un confrère. Un recueil, Le Temps fut, qui s’avère vite d’une qualité littéraire au mieux médiocre… En revanche, ce qui intéresse Emmett au plus haut point, c’est la lettre manuscrite qu’il découvre glissée entre les pages de l’ouvrage. Pour le bouquiniste, tout ce qui peut donner un cachet unique et personnel à un livre est bon à prendre. Il se trouve ici en présence d’une lettre d’amour qu’un certain Tom adresse à son amant, Ben, en plein cœur de la Seconde Guerre mondiale. Remuant ciel et terre – et vieux papiers – afin d’identifier les deux soldats, Emmett finit par les retrouver sur diverses photos, prises à différentes époques. Or, la date présumée des photos et l’âge des protagonistes qui y figurent ne correspondent pas… Du tout. »
L’histoire de cette lettre de Tom à Ben fait réfléchir Emmett, qui s’est spécialisé dans les livres de la seconde guerre mondiale. Il vit à Londres, et tient un petit commerce en ligne de livres rares et anciens. Mais cette lettre l’intrigue. D’après ce que raconte la lettre, Tom devait être en pleine bataille d’Egypte, en 1942. Rentré chez lui, il fait des recherches sur le net pour voir s’il pourrait trouver qui sont Tom et Ben. Rien. Alors il poste ses questions et ce qu’il a dans son groupe facebook de bibliophiles, et il reçoit une réponse, de Thorn Hildreth, une jeune femme habitant les Fens, un territoire isolé à l’Est de l’Angleterre, connu pour ses monastères et ses marécages. Son arrière grand-père, pasteur, a fait la bataille d’El Alamein aussi, et il écrivait son journal de guerre, et a tout gardé, ainsi que des photos. Il pourrait y avoir des pistes dans tous les cartons d’archives que Thorn a chez elle.
C’est là le commencement de la piste, le début d’une enquête, voire d’une quête qui passionne Emmett, et l’occupe tellement que plus rien d’autre ne l’intéresse. Il cherche qui sont ces hommes, ces amoureux, qui utilisaient visiblement ce livre comme boite postale.
Entre les découvertes faites par Emmett, les lettres entre Tom et Ben épaississent le mystère. On en retrouve datant de la guerre de Bosnie ! Sont-ce des gens immortels ? Des espions ? Des voyageurs temporels ?
La physique quantique, les trous de ver, sont tout-à fait accessibles dans ce roman court, et le suspense est incroyablement bien mené.
L’écriture est très belle, le style très plaisant, plein d’humour aussi : « La moquette sentait le sac d’aspirateur malmené », par exemple, c’est le genre de phrase qui me fait vraiment, vraiment aimer le style. Ni trop ni trop peu, excellemment bien écrit. Ce qui me fait penser qu’heureusement, il y a de très bons écrivains en SF, parce que lorsque j’ai lu le premier UHL « L’enfance attribuée » de Dan Marusek (ma chronique ici)
j’ai failli décéder d’horreur. Comment peut-on publier de tels torchons ? Bref, Ian McDonald m’a subjuguée par son style, et son histoire. Je n’en raconte pas plus, je déteste spoiler. Mais c’est magnifique.
Le temps fut – Ian McDonald, ed Le Bélial’, coll Une Heure Lumière, fev 2020, 140 pages. Traduction Gilles Goullet
Je l’ai repéré et inscrit dans ma wish-list, ta chronique me fait encore plus envie !! ❤
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Merci. Je n’ai pas pu le lâcher !
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Oh, chic ! J’ai adoré les deux premiers tomes de sa série Luna, je note ce titre ! Merci Mélie pour la découverte 😘
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[…] la chronique de cette novella du brillant Nord-Irlandais hier chez Mélie (→ lire sa chronique [par ici] – ça a l’air top ! – je me le suis direct acheté en numérique, du coup. J’ai […]
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