J’ai reçu ce livre dans le cadre d’un partenariat avec les Editions Verticales, que je remercie.
Résumé éditeur – 4e de couverture : Pour solder la fin des cours, au début de l’été 1988, dans une vallée reculée du Québec, des adolescents se sont donné rendez-vous à la lisière d’un champ de maïs. Un feu de joie, du rock à plein volume et plusieurs motos garées près de la ferme voisine. Avec intensité, Hélène Frédérick profite de cette nuit blanche pour faire un portrait libre de cette jeunesse à travers les regards alternés de Fred – l’exclu écorché vif -, de Mathieu – le playboy contrarié -, et de Julie – la mélancolique jouisseuse. Leurs corps tournoient entre deux âges, se perdent dans la pénombre, se jalousent de loin, s’attisent de plus près, mais on pressent qu’un drame va se produire.
Trois jeunes font ce récit. Trois voix, trois visions de cette soirée de 1988. D’abord Fred, adolescent mal dans sa peau, gros et se sent laid et pas du tout aimable. Il vient d’une famille pauvre, s’habille n’importe comment, et est la cible de constantes moqueries au lycée. Il se fait constamment maltraité par les autres élèves, il dit qu’il s’en fout mais on sent bien que c’est faux. Il est à cette soirée, car Matthieu, l’organisateur, l’aime bien et surtout, il s’occupera du feu : Fred sait où se trouvent les bûches de sapin et les bonnes branches qui brûleront bien, dans la forêt juste à côté. Il a une petite moto, comme la plupart des garçons, mais une ruine. Il rêve d’être comme les autres et d’avoir derrière lui sur le siège une jolie fille comme Annelie. Il se sent « raté », il se console dans les livres.
Il y a Matthieu, chez qui se passe la soirée. Il a préparé son poste de DJ, sa playlist, ses vinyls et ses cassettes. Il se sent bien dans sa peau, mais jette un regard désabusé sur l’âge adulte, et ne voudrait pas en devenir un. Ce soir, c’est bizarre, il flashe sur cette fille, Caroline, pas très jolie, très blanche, avec des piercings, mais il vient de voir qu’elle avait dans son sac des cartouches de feux d’artifice. C’est très dangereux avec ce feu..
Il y a Julie, qui avec sa meilleure amie Sophie, regarde les étoiles tout en discutant de ce qu’elles auraient pu faire au lieu d’être à cette soirée, en se moquant des autres, en riant à gorge déployée, en se racontant des histoires, en se disant que personne ne les séparerait… Mais elle a peur de l’avenir, de la vie d’adulte, des rôles que la vie donnera à chacun…
On sent une tension qui grandit dans le roman, amplifiée par de petits paragraphes en italique entre les chapitres, descriptifs d’abord, puis entretenant la tension autour du feu, puis en faisant mention d’un drame, et en citant un journal du lendemain. On se demande ce qui va se passer, entre l’ado qui n’en peut plus de sa vie de victime d’agressions des lycéens, la fille qui a préparé des feux d’artifice, le feu, les jalousies, la bière qui coule…
Mon avis : Les trois personnages ont tous peur de l’avenir, du médiocre qui les attend, et rejettent tous le monde des adultes. Cette soirée monte en intensité, jusqu’au drame. Je m’attendais à un feu qui tue tout le monde, et en fait pas du tout. On peut dire que la fin est un pétard mouillé. Je n’ai pas su m’attacher aux personnages parce que le seul qui est vraiment décrit est Fred. Les autres jeunes sont invisibles dans le noir, et je n’ai pas pu me faire une idée du décor de la soirée. Intérieur ? Extérieur ? C’est dommage, c’est un rendez-vous raté pour moi.
La nuit sauve – Hélène Frédérick, editions Verticales, 178 pages, février 2019, 17,50 €
Merci, Mélie
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