Kate Woodcroft, quarante-deux ans, est avocate pénaliste, membre d’un des quatre collèges d’avocats de Londres, est s’est spécialisée dans les crimes sexuels et les violences faites aux femmes. Elle exerce dans le centre historique de Londres, à Westminster, dans des bâtiments du XVIIIe siècles dont rien n’a changé, ni les hauts plafonds à caissons, ni les couloirs immenses…. ni les perruques que les avocats anglais et les juges portent, qu’ils soient homme ou femme.
Un membre du gouvernement, proche du Premier Ministre, très proche (ils ont fait toutes leurs études ensemble, à Eton, puis à Oxford, se retrouve au coeur d’un scandale : les tabloïds ont révélé qu’il avait eu une maitresse, et une semaine plus tard, cette jeune femme l’accuse de viol.
On suit Kate, donc, puis Sophie, puis Holly aussi, dans les années 90 à Oxford où elkes font également leurs études, dans ces colleges multicentenaires, avec des cloîtres comme dans Harry Potter, presque.. les descriptions sont absolument extraordinaires. Car chaque personnage du roman y a fait ses études, ils s’y sont croisés. Sophie est l’épouse de James, le ministre et parlementaire accusé. Elle tombe de haut, son mari, père de ses enfants, ne PEUT PAS avoir été infidèle. Kate, c’est l’avocate de l’accusation, qui défend la jeune femme violée. Holly.. je garde le mystère.
On découvre avec précision comment fonctionne ce tribunal de la Couronne anglaise, au moment où les hommes de pouvoir peuvent de moins en moins cacher leurs aventures, leurs comportements déplacés, et les femmes commencent à oser se lever pour dire ce qui leur est arrivé, même si l’agresseur est un homme haut placé.
Mais, les scandales seront-ils étouffés ? Dans l’actualité, on se rend bien compte qu’après les accusations et le procès, il se passe beaucoup de chose, et que condamner un homme de pouvoir n’est pas facile. Les femmes, pourtant, elles, ne pardonnent pas.
Superbe roman, dépaysant, au coeur de la société anglaise, vécu du point de vue des femmes. Très facile à lire, d’un style très fluide, mais tout est instructif, au niveau du fonctionnement d’un procès dans un grand tribunal anglais. Tout est vu d’un point de vue humain.
Je le recommande. Coup de coeur !
Anatomie d’un scandale – Sarah Vaughan, ed Préludes, janvier 2019, 445 pages, 16,90€
Ça donne envie, merci, Mélie!
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