
Ce livre était mon premier choix lors de la dernière opération Babelio/ Masse Critique Non Fiction. Le deuxième était le livre de Cédric Herrou, que j’ai acheté, du coup, il est dans ma Pal. Ce livre,ci, « Ames et animaux » aux Éditions Julliard, le titre m’a tentée immédiatement, tant je me sens concernée par le sujet des souffrances animales, des conditions d’élevage, des chasseurs, des cétacés en souffrance absolue dans les petits bassins des Seaworlds et autres Marineland d’Antibes ou d’ailleurs (je vous renvoie au documentaire Blackfish). Bref, j’en attendais une réflexion sur la place des animaux sur la terre, le spécisme et l’anti spécisme, etc. D’autres ont publié sur le sujet, dont le moine Matthieu Ricard, que je suis et lis toujours avec grand intérêt.
Et en même temps je dois avouer que je déteste ce type. Play-boy professionnel, habitué des pages « people » des magazines, ex de Carla Bruni et de tant d’autres top models et jeunes et belles nanas habituées à fréquenter ce petit monde. Non seulement ce genre de vie à laquelle il semble habitué, mais c’est aussi le fait de profiter de son nom de famille que je déteste.. Beate et Serge Klarsfeld , ses parents, sont des légendes vivantes. Activistes depuis leur rencontre pour dénoncer les nazis qui vivaient en toute tranquillité en Allemagne, en France, et ailleurs dans le monde, et les mener à un procès. Et également leur association « Fils et filles de Déportés de France »leur collecte de tous les indices, photos, archives pour retracer la vie et l’histoire de chacun des déportés de France les amène à entretenir la mémoire de la Shoah. Encore aujourd’hui. Bref, je me demandais si le garçon était capable de militer, également. Mais…. je n’avais pas vu le sous-titre du livre : » Journal », ni la 4e de couverture, ci-dessous.
« Le 16 mars 2020, mes parents Serge et Beate sont venus se confiner chez moi. L’appartement est vaste, et leur bureau est dans l’immeuble, ce qui leur permettait de travailler sans avoir à traverser Paris. Nous étions trois bipèdes et cinq quadrupèdes : trois chats et deux chiens.Pourquoi décider alors d’écrire ? Pour partager ses pensées, passer le temps en faisant disparaître l’angoisse de perdre ses parents, en étant peut-être à la fois parricide et matricide si j’avais été contaminé avant le confinement. Mais, surtout, pour faire avancer une cause qui me tient à coeur : l’amélioration du bien-être animal, qui sera une des causes majeures du XXIe siècle dans le monde occidental, sauf tragédie de grande ampleur. Ainsi, presque chaque jour, j’ai essayé d’écrire une nouvelle impliquant l’homme, l’animal, l’environnement que j’ai connu avec le confinement comme toile de fond.
Bon, voyez. Je me suis dit qu’au moins on verrait ces héros, Béate et Serge, dans leur vie et leur travail. Mais non. Nous avons droit au recopiage de la préface du livre Mémoires de ses parents, pour l’édition allemande (heureusement en Français). Puis il parle du confinement obligé, du fait qu’il a « accueilli ses parents chez lui » sans honte, alors qu’il vit dans une partie des bureaux de l’association de ses parents, FFDF, au milieu de centaines de cartons d’archives. Les bureaux officiels de ses parents et de sa soeur Lida sont deux étages plus bas. Et c’est pour pouvoir aller y travailler sans souci qu’ils sont venus se confiner à cette adresse. Cette adresse il la cite et re-cite tout au long de ce livre, 32 Rue de la Boétie. C’est limite s’il ne donne pas son 06. Il est célibataire, actuellement, et s’en plaint. Pourtant il doit vieillir, ce gamin. On trouve ici dans cet article de l’Express que j’ai trouvé hier, l’essence de ce qu’il est. Une présentation sans fard du bonhomme. À lire, vraiment !! Je mets le lien, je ne trouve toujours pas les commandes pour inclure une url dans le texte, merci WordPress. : https://www.lexpress.fr/informations/le-dernier-des-klarsfeld_675936.html
On saura juste, dans ce « journal de confinement » que Beate va tous les matins promener les deux petits chiens : Poupy, celui d’Arno, et Rick, le vieux chien de Beate et Serge, et va à la boulangerie et chercher les journaux. Avec son attestation. On saura que Serge aime beaucoup le soir voir des « Films d’action » …Et comme Arno a des milliers de DvD, pas de problème. On saura que c’est Arno qui fera les courses en se plaignant du poids des sacs de litière, et craignant de ramener le virus à ses parents. On sait qu’il doit passer l’aspirateur tout seul pour la première fois de sa vie.
Pour les animaux, il parlera de Houmy, qu’il a volé (sic) à Jérusalem lorsqu’il était soldat, il a pris ce chaton de quelques semaines à sa mère, sciemment. (Je trouve ça honteux, moi) Il a également volé une petite chatonne, Malka, et elle vit encore. Et a acheté un chaton Ragdoll lorsque Houmy est mort. Et ses parents ont ramené leur chat, Moses, assez sauvage.
Et pour couronner le tout, il compare le confinement aux ghettos de juifs !!! J’ai juste honte pour lui. Et le reste du bouquin est inintéressant, quelques fables de son cru, sans intérêt, ni dans le fond ni dans la forme, et des remarques sur des choses qu’il a pondues au Conseil d’Etat. Car il a un siège là-bas, mais pendant le confinement il n’y va pas. Il dit qu’il a dix dossiers de demandes d’asile sur son bureau, on ne saura quasi rien sur ce sujet.
Et si j’ai mis un temps fou à rédiger cette chronique pour ce bouquin sans intérêt, c’est que lorsque je l’ai commencée, j’ai appris la mort de Joseph Ponthus, qui m’avait touchée au coeur avec son livre « A la ligne ». J’ai été scotchée. Je veux dire, bloquée. Un grand écrivain en devenir est mort. Et me voilà à devoir donner un avis sur ce tas de réflexions vaseuses ou autoglorifiantes d’un type, un vieux gamin pourri-gâté qui se croit écrivain. Mais c’était juste impossible.
Certes c’est une critique très négative. S’il avait eu un quelconque intérêt, ce livre, j’aurais mis de côté la personnalité d’Arno Klarsfeld. Mais là, ça me met juste en colère. Le bien être animal, tu parles. Il a parlé de ses chats, et ses parents qu’il ne voit que le soir. Ceux-ci écrasent heureusement la sensation de malaise que ce livre inspire, cette vue de lui-même, gonflé d’une importance assez ridicule, cette prétention d’écrivaillon. Désolée, mais je déteste. Épargnez-vous cette dépense de 21,90€. Si vous l’avez acheté, utilisez-le pour caler un meuble.
Àmes et animaux – Arno Klarsfeld, ed Fayard, 356 pages (nulles), 27 janvier 2021
Mille mercis pour cette chronique honnête, sans détour et bien argumentée ! Un livre que j’aurais totalement pu acheter vu son titre et son sujet (enfin, ce que je pensais être son sujet…)
Merci pour ta mise en garde !
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Bonjour,
Peut-être la commande ‘contenu embarqué’ pour le lien ? J’adore détester les mêmes livres que vous ! Bonne journée Sabine Robin
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J’essaierai ! Merci
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Au moins la chronique est réussie et marrante ! Je n’ai pas de meuble bancal alors je ne vais pas acheter ce livre ! Bonne journée.
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Ah mais tant mieux, ce bouquin ne sert à rien, du coup !!
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je vais passer mon tour sans état d’âme… J’admire ses parents depuis toujours, mais avec lui cela coince un peu mon capital sympathie me conseille de ne pas m’aventurer sinon ce serait chute libre 🙂
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Oui, c’est ça qui me désole. Je n’arrive pas à réaliser que Béate et Serge Klarsfeld ont ce genre de type pour fils. Heureusement qu’il y a Lida, qui ne fait pas parler d’elle, et qui travaille aux côtés de ces deux héros.
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Ouais naze quoi.
Sur le specisme y’a Aymaric Caron qui a écrit deux bouquins (no steak et antispécisme). Tu as aussi un bouquin sympa qui s’intitule « confortablement ignorant ». Format BD y’a aussi « insolente veggie » super drôle et ma minette en même temps super remontée quoi 😅
Envoyé de mon iPhone
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Oui j’ai lu Aymeric Caron !!!
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Waouh ! J’adore ta chronique. Perso je n’ai rien contre cet homme, mais je ne lirai pas son bouquin.
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Merci, mais je ne me force jamais. Je ne suis pas adepte du genre des blogs qui ménagent la chèvre et le chou. Je dis ce que j’en pense, tant pis si ça ne plait pas.
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Merci Mélie pour cette chronique qui ne mâche ses mots, et j’aime ça, ceux qui expriment en toute honnêteté leur ressenti.
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