Le bruit des avions – Sophie Reungeot


J’ai des problèmes, souvent, avec les 4e de couverture. C’est pourquoi je me méfie et je préfère avoir des avis de lecteurs sur Babelio. Il n’y en n’avait pas encore lorsqu’on m’a proposé ce livre, pour une Opération Masse Critique en partenariat avec les Editions Harper Collins. Alors je me suis basée sur ce résumé/présentation par l’Editeur. Eeeeeet comme ça m’est arrivé plusieurs fois, cette présentation n’avait riiiiiieeeen à voir avec le roman que j’ai lu. Je vous copie/colle ici ce que la 4e de couv nous promettait :

« Vendredi 13 – Paris 11e. Audrey s’engouffre dans le premier taxi venu et prend place sur le siège passager. À l’arrière, il y a Laura, qui n’avait pas prévu de débarquer avec une inconnue chez sa mère, au 18e étage d’une tour au sud de la capitale.
Ce qui était prévu et ce qui ne l’était pas, c’est tout l’enjeu de cette nuit particulière et de celles qui viendront. Car les heures blanches qui suivent l’attaque au Bataclan agissent comme un révélateur pour ces deux jeunes femmes si diamétralement opposées, qui prennent la mesure de ce qu’étaient jusqu’alors leurs vies. Des vies écrites sur des rêves qui n’étaient pas toujours les leurs et dont il ne reste qu’une empreinte, des costumes endossés malgré les coutures qui craquent, des énigmes familiales jamais percées auxquelles il faut s’atteler. Parce que le temps presse.
Une histoire de providence ? Une amitié comme un coup de foudre pour commencer. Et la route que vont prendre Laura et Audrey au son de vieilles cassettes poussées au maximum. ».
Bon, comme vous vous en doutez depuis mon intro, j’ai été déçue. Dès le début. J’ai su dès le début que « ça ne marcherait pas » avec moi. Ce style nerveux, saccadé alors qu’il ne se passe quasi rien. Sauf des filles qui sont complêtement saoules, des allées et venues incompréhensibles. Pendant 100 pages et plus. On évoque à peine le Bataclan, et ça me met mal à l’aise, ces « récupérations ». Pour ça, lisez le livre d’ Erwan Lahrer ici (zut les liens WordPress !!!) = https://melieetleslivres.wordpress.com/2018/09/14/le-livre-que-je-ne-voulais-pas-ecrire-erwan-lahrer/
qui lui, a écrit avec ses tripes cette horreur qu’il a vécue, et l’après, et la reconstruction (physique et psychologique). Ici, on n’a rien, sauf une Audrey fuyant dans un taxi, et ensuite avec cette Laura (on n’aura pas de description, on sait que Laura est déjà dans ce taxi dans lequel Audrey monte, entre le Bataclan et l’appartement de Christine, la mère de Laura). Et ensuite elles passent la nuit devant BFM TV. Pas plus, pas moins. Et pendant ces 100 premières pages j’avais si peu compris de quoi l’auteur parlait que j’ai cru que Laura et Audrey étaient des prostituées de haut vol, qui voyagent dans des hôtels du monde entier et qui se saoulent nuit et jour. Sans même un air désabusé. L’écriture est saccadée pourquoi ? Mystère. Je m’attendais à une histoire d’amitié et de résilience, face à cette horreur. Bé non. Et elles ne sont pas prostituées, on est dans le milieu du poker. Avec tous les termes spécifiques et pointus, en anglais, et franchement, je n’étais pas intéressée. Et toujours pas. Et je pense que JAMAIS. A part les jetons et les boissons, il y a des citations de chansons, ça va de Britney Spears aux Cranberries, à David Bowie etc. Des références de films, de séries, etc, et c’est plutôt du name-dropping. J’ai survolé certaines pages tant ça ne m’intéressait, ni me touchait, rien. Je ne suis pas arrivée à aimer le moindre personnage. Je ne suis pas arrivée à même entrer dans ce livre. J’ai détesté l’incohérence entre le style et ce qui est raconté. J’ai détesté devoir lire jusqu’au bout ce truc inutile. Rien. Comment peut-on écrire un livre aussi inintéressant, vide, inutile ?

Mon avis : économisez-vous cet achat.

Le bruit des avions – Sophie Reungeot, ed Harper Collins collection Traversées, 281 pages, sortie le 8 octobre 2020.


12 commentaires

  1. Je suis presque arrivé à la fin et je dresse le même constat que toi. Comment peut-on publier de telles purges. Ce livre est vide, on ne s’attache pas aux personnages et on se demande ce que vient faire l’affreux 13 novembre au Bataclan dans cette histoire. J’ai lu des auteur(e)s auto édité(e)s qui avaient bien plus de talent. C’est un livre superficiel, d’une vacuité.. bon j’arrête là 😉

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  2. Pas du tout d’accord avec votre critique. Il y a peut-être quelques maladresses mais c’est le cas de la plupart des premiers romans.

    J’ai accroché avec cette histoire d’amitié flirtant avec l’histoire d’amour, avec les doutes des héroïnes, avec la description fine de plusieurs milieux (une agence d’architecture d’interieur, le poker, la parfumerie) et le voyage des deux filles sur fond d’intrigue familiale.

    Comment pouvez vous parler de récupération quand justement le 13 novembre est à peine évoqué ? C’est une toile de fond, et l’élément qui va changer leur vie, pas une description minutieuse de ce qui s’est passé, mais ce n’est pas la promesse qui est faite par la quatrième de couverture. Le traumatisme me paraît bien mieux évoqué par le passage par exemple dans le bar de Berlin (celui des aficionados de Bowie) que par une description minutieuse des états psycholjogiques d’une victime, question de subtilité pour un roman qui n’en manque pas.

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