Cafard noir – Collectif. Seize leçons d’enveloppement personnel


Je déteste les bouquins de développement personnel, on m’a offert le 1er il y a 30 ans, (de Jacques Salomé), j’ai parfois craqué lorsque je trouvais un titre intéressant, et au bout du compte ces « bonnes pensées » ne m’ont jamais aidée en rien. Je suis quasiment hors de moi lorsque je vois sur Facebook des publications de « citations » du style « pensées positives » accolées la plupart du temps à un auteur célèbre, qui souvent n’en sont pas les auteurs. Du tout. J’ai vu pléthore de « citations » de Paulo Coehlo, le pauvre gars a l’air d’écrire uniquement des aphorismes et des poncifs d’autobienveillance, de positivité, bref tout un tas de sornettes. Et voilà qu’est arrivé le train aux mille wagons : la littérature « feel good ». Nouveau genre, mais qui existait déjà avant… ça s’appelait des romans. Et on a la nouvelle catégorie « romances », du coup on ne sait plus si la romance est feel good ou pas, avant on disait des romans à l’eau de rose pour ce qui était style Harlequin, sinon ce sont des Romans. Je me demande bien comment on aurait vu l’oeuvre de Jane Austen , si on l’entrait AUSSI dans ce genre de catégories.

Depuis quelques années, une pléthore de livres promet le bonheur à ses lecteurs. Sous des titres plus ou moins taquins, ils singent les guides de développement personnel comme si nous étions tellement déprimés que seule la littérature pouvait triompher là où les antidépresseurs ont échoué. On appelle communément les perles de ce tsunami littéraire des « feel good books». Mais fait-on vraiment de la littérature avec de bons sentiments ? Seize auteurs d’aujourd’hui réunis sous la férule de Stéphane Rose ont tenté de démontrer le contraire.
Ces seize nouvelles sont (pour la plupart) des merveilles d’humour noir, sarcastiques et distrayantes à souhait. Chaque nouvelle nous entraine dans la vie d’une personne qui s’en fout de vivre comme il faut, qui rate tout, ou qui au contraire suit tous les conseils de ces livres mais ce vernis craque et la personne dessous est…. le contraire de tout ça. Tant de malheurs, de sentiments d’infériorité, de rejet des nouvelles normes, du politiquement correct, j’ai A-DO-RÉ. C’est réjouissant. Voire jouissif. Et lorsque l’une des nouvelles égratigne au passage Aurélie Valognes, Virginie Grimaldi et Gilles Legardinier, j’ai failli décéder de rire.

Bref, il est top ce bouquin. Malgré tout, on s’y reconnait. Que des gens qui ne se trouvent pas comme « il’faudrait ». Qui ne rentrent pas dans le moule. Qui trouvent que le bonheur vanté partout n’existe pas. C’est.. émouvant et sarcastique. On voit que les auteurs ont pris plaisir à écrire sur ce thème. Grinçant à souhait. Et le style de chacun des auteurs et extrêmement vif , et on en sort avec bien plus d’allégresse que si l’on avait lu un bouquin plein de bons conseils. Qui sont ridicules.

P.s: je dois avouer ici que je craque parfois pour des romans anglais de Sophie Kinsella en particulier.

Auteurs : Benjamin Fau, Arnaud Vauhallan, Anne Bouillon, David Vauclair, Eugénie Daragon (pseudo), Marcel Caramel (pseudo), Laurence Balan, Laurette Polmanss, Nicolas Cartelet, Ornella Caldi, Pascal Fioretto, Patrice Jean, Stéphane Rose, Myriam Berliner, Delphine Dubos, Diane Peylin.

Cafard Noir, seize leçons d’enveloppement personnel – collectif, sous la direction de Stéphane Rose, editions Intervalles, 178 pages, Août 2020

6 commentaires

  1. Déjà j’adore le titre 😂 et ça a l’air top. Je en suis pas fan non plus des bouquins de développement personnel où la vie est belle et où il suffit d’écrire un billet, de boire de l’eau chaude et de nettoyer son évier pendant 21 jours pour trouver que sa vie a changé.

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