Arrêt d’urgence – Belinda Bauer

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Livre reçu à l’occasion d’une Opération Masse Critique Babelio, merci aux Editions Belfond Noir.

Je ne vous recopierai pas ici la 4e de couverture : c’est le pire spoil de toute la littérature policière. (J’exagère à peine).
Je vais plutôt vous raconter le début et vous dire ce que j’en ai pensé (comme toute bonne recension).

Sur la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute qui traverse la campagne anglaise, vient de se garer la voiture d’Eileen Bright, en panne d’essence. Il fait une chaleur torride, mais elle demande à ses trois enfants de rester dans la voiture absolument, qu’elle revient de suite après avoir trouvé la borne téléphonique d’urgence pour demander de l’aide. Eileen demande à son fils ainé, Jack, 11 ans, de faire attention à ses soeurs, Joy, 8 ans, et Merry, deux ans. Au bout d’une heure, écrasés de chaleur, les enfants sortent, transpirants et assoiffés, se demandant ce que fait leur mère, qui est, en plus, enceinte de 8 mois.. Ils marchent prudemment, Jack portant Merry, jusqu’à une borne téléphonique d’urgence, et là, le combiné du téléphone pend, décroché, et leur mère a disparu.
Trois ans plus tard, ces enfants vivent seuls, et cachés, pour ne pas alerter les services sociaux qui les auraient placés, car leur mère a été découverte poignardée neuf jours après sa disparition, sur une aire d’autoroute, et leur père est parti un jour, pour ne plus jamais revenir. Se sachant toujours responsable de ses soeurs, Jack, 14 ans, fait tout ce qu’il peut pour s’occuper d’elles. En secret.

Dans une autre partie de la ville, Catherine, une jeune femme enceinte de huit mois trouve à son réveil un couteau sur sa table de nuit, accompagné d’un petit mot disant : « J’aurais pu vous tuer ». Paniquée, Catherine ne prévient pourtant personne, ni son mari Adam, en déplacement à l’autre bout du pays pour vendre sa nourriture pour chevaux, ni la police. Et l’angoisse grandit.

Dans le poste de police de la petite ville, trois policiers aussi différents les uns que les autres : Marvel, qui vient d’être mis au placard par Scotland Yard, après une boulette de sa part. C’est un grossier personnage, arrogant, mais un bon flic ; il y a Reynolds, qui est plutôt du genre à vivre chez sa maman, soigné à l’extrême, pingre, scrupuleux, choqué par les manières de Marvel. Et il ya Rice, jeune policière cool, qui ne prend pas ombrage des réflexions de l’un ou de l’autre. Ils travaillent sur une série de cambriolages, faits en l’absence des locataires des maisons que le voleur visite, et son mode opératoire inclut le fait qu’il reste dormir une nuit sur les lieux de ses méfaits.

On va suivre ces trois différents pôles de l’histoire, qui un jour se trouvent imbriqués.

 

Ce que j’en pense : Roman très prenant, d’une écriture subtile et fine, mettant en place l’atmosphère d’un été caniculaire dans une petite ville pauvre du Royaume Uni. Les personnages sont tous très attachants, et on les suit dans leur parcours angoissant.

 Par contre,  je déteste les livres, articles et autres écrits qui contiennent une négation traduite par « tout simplement pas ».

J’ai commencé à voir cette expression sur des sites de pub-arnaques, en traduction aléatoire chinois/américain automatique et robotique. C’est du mot à mot, littéralement. La traductrice a employé cette expression quatre fois dans le premier tiers du livre. Ça me fait autant grincer des dents que d’entendre des trucs genre « au jour d’aujourd’hui »
Il y a aussi l’expression hallucinante de   « deux forces de police » pour deux inspecteurs, ou deux policiers, et elle est allée jusqu’à « une force de police » pour un policier. Traduction mot à mot de law enforcement. Soit la traductrice utilise un logiciel bas de gamme, soit elle utilise ces horribles formules en travaillant pour des sites américains d’arnaques.

Quoiqu’il en soit, heureusement, si on tient bon, ce livre est vraiment bon. Palpitant, vivant, émouvant, et on ne peut que le lire d’un trait.

Je recommande !

Arrêt d’urgence – Belinda Bauer, ed Belfond Noir, 395 pages, Juin 2020, traduit de l’anglais (UK) par Christine Rimoldi.

[Edit: les deux phrases écrites en tout petit doivent être un bug de WordPress, impossible à modifier]

11 commentaires

  1. Je partage en grande partie cet avis sur la traduction même si je n’ai pas noté les mêmes éléments. Curieusement, ce livre me laisse durablement de bien belles impressions après l’avoir terminé alors que ce n’était pas acquis au début.

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