Boréal – Sonja Delzongle

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C’est la nuit polaire au Groënland. En Janvier 2017, sur la Base Scientifique de la région de Thulé, c’est le troisième jour de la mission des 8 spécialistes envoyés là-bas pour y collecter carottes de glace et explorations, animaux et micro-organismes de cette région hostile, le but étant bien une mission de veille sur les conséquences du réchauffement climatique à l’endroit le plus reculé du globe avant le pôle. Il fait – 50° dehors, sans compter le blizzard de l’hiver polaire. Personne ne peut y survivre plus que quelques heures : le blizzard peut souffler jusqu’à 320 km/h. Et il fait noir jour et nuit.

Les moyens de transport pour les explorations à faire sont les quatre motoneiges de la base, et le traineau -les chiens sont arrivés en même temps. Il y a là des scientifiques de plusieurs pays dont un français, Desjours, photographe et grand reporter, et son chien Lupin, un loup tchèque, en fait, Atsuko, la géologue, Anita Whale, climatologue, Mouni, indien, mécanicien et cuistot. Roger Ferguson, un Danois, le chef de la mission, sismologue travaillant pour le Ministère de l’Environnement, Dick Malte, un réunionnais d’origine, mais devenu canadien, glaciologue.

Ils sont équipés de lampes frontales, et partent à 4, deux par motoneige.Il faut aller dans l’Inlandsis, mer de glace qui recouvre 80% du territoire, dangereuse par ses failles et ses craquellements. Cette sortie est la première, rendue possible par l’absence de vent et la température de -35°. Et au bout d’une heure, ils s’arrêtent pour prendre des échantillons. Mais soudain là, dans le sol gelé, un oeil énorme, globuleux, fixe le ciel. On peut y lire une peur intense. Les scientifiques découvrent avec stupeur un bœuf musqué pris dans la glace. Puis un autre, et encore un autre. Autour d’eux, aussi loin que portent leurs lampes frontales, des centaines de cadavres sont prisonniers du permafrost devenu un immense cimetière. Pour comprendre l’origine de cette hécatombe, le chef de la mission fait appel à Luv Svendsen, spécialiste de ces phénomènes. Empêtrée dans une vie privée compliquée, et assez soulagée de pouvoir s’immerger dans le travail, Luv s’envole vers le Groenland. Ils sont maintenant neuf hommes et femmes, isolés dans la nuit polaire. Le lendemain a lieu la première disparition.

Mon avis : C’est un livre magnifique. Au-delà de la dimension thriller, il y a là une ambiance extrèmement bien décrite entre chaque personnalité, et la plus belle à mes yeux est personnifiée par le Groenland lui-même, les coutumes et traditions inuits, les conditions de vie ou de survie. J’avais découvert ça avec « De pierre et d’os » de Bérangère Cournut récemment, et ce thriller est une énorme découverte. Je suis plus qu’épatée. La construction du récit, la recension documentaire de ces missions boréales, de ces traditions sont dans le récit absolument pas artificielles ni projetées, on y est. On vit là-bas. Je trouve que ce livre est une PÉPITE.

Un énorme coup de coeur pour moi.

Sonja Delzongles est française. Et ça, ça m’a épatée aussi.

Boréal – Sonja Delzongles, Denoël 2018, Folio Policier 2019, 505 pages. 

24 commentaires

  1. C’est vrai que l’histoire est pas mal et j’aime beaucoup ce genre de roman ou l’action se passe dans le grand froid. « Boréal » me fait penser au film « The thing » mais en moins gore quand même, mais la trame se ressemble. Merci pour l’info ツ

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  2. J’ai trouvé l’idée de départ très bonne, mais j’ai été déçu par ce roman au final (certaines rencontres sur la banquise sont très peu probables). Finalement, une lecture vite oubliée (pour ma part).

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