J’ai craqué pour le titre, pensant tomber sur une histoire de maternité. Comme je fais partie de ceux qui piochent les bouquins sans regarder la 4e de couv, ça arrive….
Je vous mets là le résumé éditeur, donc :
« Kate, jeune fille de dix-neuf ans, vit un drame : la mort brutale de son amoureux dans un attentat. Tout pourrait s’arrêter là. Mais ce serait sans compter sa mère, les gens qui l’entourent et la manière dont ce drame résonne en eux, dont ils s’en emparent, dont ils décident que ce sera le leur – et le transforment en traumatisme. Voici des personnages qui sont comme des poupées russes : chaque membre de la famille de Kate semble en cacher un autre, ou se cacher derrière un autre, les histoires des autres venant hanter la mémoire des uns. Le roman explore les relations qui lient une famille où il fait bon se taire. La violence rôde mais on ne la voit pas. Si la violence est ici dangereuse, c’est qu’elle passe par le banal ; voilà son déguisement, sa petite excuse, la main tendue d’une mère affirmant porter secours tandis qu’elle étouffe. Kate va suivre les fantômes qui mènent à la possibilité de vivre encore. En affrontant l’emprise de sa mère, en la mettant au jour, elle parvient à faire sauter un à un, cran après cran, les rouages mécaniques de la violence. Pour cela il lui faut cesser d’attendre, pour prendre le risque d’exister. »
Grand étonnement pour moi, donc, il ne s’agit pas de maternité. On tombe sur la narratrice, qui parle à la 1ere personne dans le premier chapitre, et (et surprise ensuite l’auteure parle de Kate, elle…..?!?!) donc sa mère vient la chercher à l’aéroport, après des vacances en Espagne, et revenant chez eux, les non-dits sont ressentis, elle connait sa mère, qui a l’air de vouloir lui dite quelque chose. Mais quoi ? Rafale de questions de la mère sur les vacances de sa fille, rafale de questions de la fille sur la chose cachée : on y arrive : la mère a fait en sorte que sa fille, Kate, donc, ne soit pas malheureuse durant ses vacances et lui a caché que son ex petit ami Jeff est mort dans un attentat en Israel où il étudiait. Parce que ça faisait la une des journaux, de la télé (genre en Espagne ils n’ont ni presse ni télé). Et au lieu de… je ne sais pas, moi, mais c’est un torrent de haine qui coule de l’auteure vers sa mère, vers sa demi-seur, elle égratigne un peu le beau-père, mais la mère, même toxique (j’en connais, des phrases m’ont encore percutée), ne mérite pas un tel déferlement de description insultantes sur ses réflexions, sa façon de parler à sa fille. Bon, le livre tourne autour de ça et de la prise de liberté, en toute fin…
J’ai vraiment beaucoup aimé le style de l’auteure. Vraiment. Mais alors ce tsunami de haine envers une mère, j’ai trouvé ça insoutenable.
A vous de voir.
Attendre un fantôme – Stéphanie Kalfon – ed Joëlle Losfeld, 120 pages, 28 août 2019, 15€
wonderful
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