À la demande d’un tiers – Mathilde Forget

IMG_2215

C’est enfin la Rentrée Littéraire ! Ma deuxième dans ma vie de blogueuse ! Et je commence avec un roman choisi dans la liste Babelio des Premiers romans les plus attendus de la Rentrée.

C’est un très petit roman de 154 pages, que j’ai lu en trois heures, notes de lectures comprises. 

La phrase en accroche sur la 4e de couverture est : 

« La folie n’est pas donnée à tout le monde. Pourtant j’avais essayé de toutes mes forces ».

La narratrice, dont on ne saura pas le prénom, raconte une lutte, ou une danse, c’est elle et sa soeur. En fait les pompiers arrivent, appelés par la narratrice, et ils embarquent Suzanne, sa soeur donc. La scène est complêtement surréaliste. Le chapitre suivant est entièrement dédié aux fissures sur les poutres, et sur les charpentes. Le chapitre 3 montre la narratrice à la BNF qui vient regarder des microfilms au sujet du suicide de sa mère lorsqu’elle avait 6 ans. Tout cela est détaché, vu de loin. Les chapitres se succèdent, parfois ne contenant que des remarques documentées et citées à propos des fous, des psychiatres, des requins, de la peur, des tueurs en série, tout cela se rapportant à la folie, mais quelle maladie ?

C’est tout le problème de la narratrice qui essaie tout le long du roman d’obtenir un diagnostic sur ce qu’avait sa mère, qui était souvent internée, et qui s’est suicidée depuis la plus haute tour d’un château. Tous les psys ne sont pas d’accord sur ce dont souffrait la mère, et nombre d’entre eux refusent de donner à lire son dossier. La narratrice fait interner sa soeur Suzanne après un épisode qui ressemble un peu à la paranoïa.. elle ira la voir à l’HP, et dira que les internés sont des « cerveaux fendus ». Elle parle ensuite de souvenirs d’enfance, avec Suzanne. La quête de sa mère, de sa maladie mentale, oui, mais essayer d’être folle, comme dit l’accroche citée plus haut, je n’en vois rien.

J’ai juste l’impresssion bizarre et spéciale d’un texte fabriqué. Pas naturel. Il n’est pas mauvais, ce livre, entendons-nous bien, mais ces chapitres centrés autour de références sur un sujet, un autre, on y voit même Stéphane Bourgoin, celui qui est allé interviewer les tueurs en série américains, et on a de la chance, elle ne nous cite pas ses date et lieu de naissance ! Le style n’est pas désagréable, il est mécanique. L’idée qui m’est tout de suite arrivée en tête : elle essaie d’imiter Amélie Nothomb. J’ai eu maintes fois cette impression lors de ma lecture. Et je n’aime pas tellement Amélie Nothomb (mais je la lis quand même, avant de râler un bon coup). Alors cette narratrice étrange dans ses faits et gestes et réflexions me donne l’impression d’un calcul. D’un déjà-vu et mieux vu. Car on n’arrive pas à aimer les personnages de l’auteure, Mathilde Forget. On a même une grande indifférence pour ces personnages transparents, et pour la narratrice qui me laisse de glace. J’ai déjà lu des livres écrits par des personnes étranges, ou parlant de personnes étranges, mais là c’est creux. On attend au moins une fin, quoi, sa mère, sa soeur ? Mais non. Et le plus étrange c’est que l’éditeur prétend que c’est souvent drôle, incisif et noir. Heuuuuuu…. non, alors, pas du tout ! 

Ce n’est pas un ratage complet, pour moi, puisque le style est bien, clair et net. Pour un voyage, une salle d’attente, c’est correct.

A la demande d’un tiers – Mathilde Forget, ed Grasset, 154 pages, 21 Août 2019, 16€

 

 

 

10 commentaires

  1. Quelle courageuse de s’attaquer à la rentrée littéraire. J’espère que tu feras quand même de belles découvertes.

    Avant j’étais fan de Nothomb (faut faire honneur aux auteurs nationaux aussi ;-)), puis je me suis lassée il y a quelques années (pas mal quand même… j’ai dû m’arrêter au fait du prince ou à barbe rousse, je ne sais plus). Clair qu’elle a sa plume, mais bon voilà… très vite lu et moins d’engouement ou de plaisir de lecture…. NEXT!

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire