Les Impatients – Maria Pourchet

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Pour une fois que je lis la 4e de couverture avant d’acheter, me disant que ça me semblait bien, j’ai craqué pour « l’ironiste ».

Je recopie : À trente-deux ans, pas d’enfants mais beaucoup de diplômes, Reine, fraîchement débauchée d’un poste opérationnel, en occupe déjà un autre. Mais voici qu’elle se lasse – ou se réveille – et, des sentiers battus de la réussite, décampe. Laissant sur place le salariat, les escarpins, la fierté de ses parents.
La voilà libre de s’inventer un avenir.
À ses côtés, un triomphe de la République, Étienne. Parti de la classe ouvrière, recalibré dans une fabrique d’élites, il trépigne sous les ordres d’un PDG increvable, certain qu’à sa place il ferait beaucoup mieux. Et puis Pierre, un mari raisonnable. Et bientôt Marin, une passion trouvée au bon moment – ou au pire, tout dépend de ce qu’on attend de l’amour. Dans cette radiographie d’une époque et d’un milieu, on retrouve l’écriture vive de Maria Pourchet ainsi que son talent d’ironiste, tempéré, pour cette romance, par une vraie tendresse.

On ouvre le roman : « Quelque chose commence ici »(sic). C’est un lycée privé, on découvre Reine, Etienne, puis une jeune fille en fauteuil roulant, Nathalie. C’est la soeur de Reine (on ne saura pas laquelle est l’ainée). Reine et Etienne faisant leur maximum pour avoir un max de bonnes notes, d’options, de langues apprises, pour espérer rentrer à HEC pour Reine, l’Ena pour Étienne.Le jeune Étienne est « particulièrement gras »(sic). Étienne passera l’Ena, on l’apprend immédiatement. Puis on l’oublie, pour l’instant.. Comme on oublie Nathalie.

Chapitre deux, Reine a 33 ans. On comprend qu’elle a fait un beau parcours dans la cosmétique de luxe, elle a commence d’ailleurs aujourd’hui un nouveau job, de plus en plus haut, dans un grand groupe. Dans le métro matinal elle rencontre un beau mec qui dit s’appeler Marin, elle ne lui dit pas deux mots. Peu après elle se retrouve dans l’ascenceur de la boite où elle a commencer à travailler, et Marin y est. Il lui explique qu’il bosse sur les algues en Bretagne, à l’Ifremer. 

(Là je fais une parenthèse parce j’ai sauté au plafond. Reine fait un « malaise des montagnes »(sic) dans l’ascenseur, Marin stoppe la machine, puis Reine se remet. Et attendez : là : « l’ascenseur repart in petto. »  Heureusement que mon coeur est en bon état, avec un truc comme ça, j’aurais pu y passer. Personne ne l’a corrigée, chez Gallimard ?  (In petto est une expression latine pour signifier qu’on se dit quelque chose, en soi-même. Ça ne signifie pas qu’un ascenseur repart vite !!) Tant qu’à faire je vous fais profiter du « balais des blouses blanches » , de la phrase « avant que d’être à louer, le local était un hôtel » (avant que, dans cette phrase, est une faute de français), de Reine et une femme qu’elle connait très peu, « réfléchissent de conserve »(sic). Dans ce cas, c’est « de concert » qu’il faut utiliser…. bon bon j’arrête mais il y a plein de trucs comme ça.)

Reine démissionne et décide de monter sa propre boite de beauté et cosmétiques à base d’algues. Tout est prêt, elle pense que Marin va deviner qu’elle l’attend (????) mais il n’est pas là. Tant pis, elle se lance comme prévu dans une vie de femme d’affaires dans la cosmétique super luxe aux algues, utilisant Pierre, son mari, et Etienne, son ami. Elle les utilise jusqu’à ce que tout claque, et la romance promise se trouve fin du dernier chapitre.

Le style est sarcastique, plein de raccourcis de langage, d’ellipses, de périphrases, au début c’est amusant. Mais ça devient vite lassant. On se perd dans des essais de style auxquels on ne comprend rien, j’ai parfois dû revenir plusieurs fois en arrière pour savoir qui parlait, ou même de quoi on parlait. L’auteure n’arrive pas à nous attacher aux personnages, les 3 plus importants, ou même à Reine, l’héroïne. L’auteure prend souvent un ton voire un vocabulaire méprisants. Elle abuse de formules comiques qui donnent un résultat éprouvant pour les nerfs, factice, un effet qui provoque un irrépressible ennui. Je suis allée jusqu’au bout. Je ne trouve pas ça bon. Un style original, certes, mais qui dessert le roman.. parce que de roman, d’intrigue, on n’en trouve plus trace, sous les effets de plume.

Les impatients – Maria Pourchet, Gallimard, 2019, 188 pages, 17,50€

5 commentaires

    • Ah je pensais, à voir ce style, au début, que j’aimerais. Mais l’histoire se traine et ne suit pas du tout la légèreté de la plume, et ce que j’ai pu aimer au début a disparu pour ne laisser qu’une impression de ratage. C’est trop voulu « comique », et j’ai trouvé ça pas subtil du tout.. peut-être aussi ai-je mal choisi mon moment, ça arrive ces choses-là…

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    • C’est fou ce que nous mêmes puissions être réfractaires à des styles ou certains livres, et d’autres, adorer.. je suis vraiment touchée par l’écriture de Jane Sautière, par exemple (qui écrit très peu) et peu d’autres, et je déteste Michel Bussi, et ma derniere critique sur lui m’a valu un tas de commentaires sur Babélio… nos goûts nous mènent…

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