Elevée en marge de la société, la jeune Fern vit aux limites du monde réel.
Son esprit vagabonde à l’affût des voix et des messages qu’exprime la nature dont elle connaît de nombreux mystères. Sa mère adoptive lui a transmis, jour après jour, la science des plantes et de leurs vertus, de la façon de mener un accouchement à celle de provoquer des avortements.
Mais le monde qui les entoure est en train de changer. Et il suffit d’un faux pas pour que ceux que Fern et sa mère ont aidés si longtemps se retournent contre elles.
Au-delà d’un conte singulier, Graham Joyce nous livre une chronique sociale d’une grande sensibilité, une histoire de femmes dans l’Angleterre rurale des années 60 en pleine mutation.
Un récit impressionniste qui fleure bon la terre et le folklore, heureuse rencontre entre Steinbeck, Seignolle et Lewis Carroll. Une histoire de secrets anciens et d’une vie nouvelle.
J’ai adoré retrouver le goût de l’écriture de Graham Joyce, quinze ans après avoir laissé tomber la lecture des romans de Fantasy pour me tourner vers les polars et la non-fiction. L’ambiance de ce livre, Les limites de l’enchantement est d’une légèreté et d’une beauté saisissantes. La campagne, la terre, les fleurs et végétaux à cueillir à l’aube, on s’y sent, dans l’herbe haute trempée de rosée, sur nos bottes de caoutchouc et nos jupes longues. On y est aussi à étendre le linge, on y est dans cette petite chaumière au milieu de nulle part, près d’un bois, d’une rivière, l’endroit rêvé pour vivre simplement .
Mais c’est les années 60, et la réputation compte. Les familles savent qui faire venir « Maman », comme on l’appelle, en cas d’accouchement. D’un autre côté, on commence à préférer les personnes avec diplômes pour tout ce qui touche au médical, on parle de science. Les personnes qui utilisent leur savoir, transmis depuis la nuit des temps, commencent à être très mal vues.
Fern sait tout. Ou presque. Elle peut remplacer « Maman », mais autant elle peut jouer le rôle d’une sage-femme, autant elle veut obtenir son diplôme, pour être payée. Car Maman et elle vivent dans l’extrême dénuement.
Fern est jolie. Mais Fern sent les choses. Lorsqu’elle visite la nouvelle communauté de hippies, là-bas dans la ferme du haut, elle sent bien que tout ça n’a aucun projet, ne mène à rien.
Il arrive un moment ou la jeune fille doit CHOISIR. Elle doit répondre à la Question. Tous les initiés savent. Ils y sont passés. Mais est-ce la voie qu’elle veut réellement suivre ?
Une promenade dans l’Angleterre profonde, dans la magie de l’esprit, dans la nature pas encore souillée de modernité, sur les terres d’un Lord à qui l’on doit payer le loyer. Cela ressemble au dix-neuvième siècle, à part la bulle des hippies. C’est un roman doux et d’une magie simple, pure et millénaire. C’est un roman qui parle de ce que nous avons perdu.
Les limites de l’enchantement – Graham Joyce, Bragelonne 2007 puis Folio SF 2015, 410 pages.
[…] 20h Mélie et les livres Les limites de l’enchantement – Graham Joyce […]
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Il a l’air super ce livre ❤️
Envoyé de mon iPhone
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Je te l’envoie
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Merci, MÉlie, celui-ci, c’est décidé, je veux le lire!
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Mais tu as raison ! Un tout petit peu de magie…
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