Le rôle de la guêpe – Colin Winnette

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« Un nouvel élève vient d’arriver à l’orphelinat, un établissement isolé aux mœurs aussi inquiétantes qu’inhabituelles. Il entend des murmures effrayants la nuit, et ses camarades se révèlent violents et hostiles. Quant au directeur, il lui souffle des messages cryptiques et accusateurs. Seul et rejeté par ses pairs, le nouveau tente de survivre à l’intérieur de cette société inhospitalière. Une rumeur court parmi les pensionnaires, selon laquelle un fantôme hanterait les lieux et tuerait une personne par an. Tous les ans, les garçons se réunissent, sous l’impulsion de quelques anciens, pour démasquer celui d’entre eux qu’ils pensent être le fantôme… et l’éliminer! » (résumé éditeur)

Mon résumé : Un garçon, adolescent, arrive dans un centre de détention. C’est un centre temporaire, nous dit-il -car c’est lui le narrateur- et il est averti par le directeur qu’il aura une part d’enseignement, et une part de travaux : potager, vaisselle, jardinage, nettoyage.. Il paraît satisfait de son sort mais reste le plus possible à l’écart des autres garçons, sauf quand en classe, le garçon assis derrière lui lui plante un coup derrière la tête, et qu’il se défend. Il est régulièrement appelé par le directeur auquel il doit « tout dire ». Le garçon avoue qu’il a peur la nuit. C’est un étrange jeu entre les personnages, car le garçon réfléchit à ce qu’il doit dire, faire, comme dans un jeu d’échecs : il se prépare à toutes possibilités et réfléchit à plusieurs attitudes ou réponses possibles. Ce qui fait que le garçon se méfie de tout et de tout le monde, surtout qu’il se sent accusé lorsque des crimes ont lieu. Ou des morts, on ne voit jamais les crimes.

Le garçon (on ne sait pas son nom) se débat mentalement dans un monde hors de la réalité, un monde clos où les disparitions se multiplient, où faire confiance à un autre se révèle impossible. Le récit froid et déstabilisant du narrateur, qui mélange réflexions philosophiques et sombres calculs pour prendre le pouvoir sur le groupe de garçons, est vraiment prenant et addctif, pris que l’on est dans cette toile collante de l’histoire.  Soupçons, morts, terreurs, angoisse, ce romant est noir et glauque, et il échappe à tous les genres.

Mon avis : C’est un truc bizarre. Un ovni pour moi. J’ai lu ce roman d’une traite, mais c’est l’auteur qui nous fait passer par toutes les hypothèses tout au long du roman pour nous faire nous demander réellement où l’on est. Dans quelle réalité ? C’est sombre, lourd, au début normal, puis on se prend à douter : y a t’il vraiment des fantômes ? Ou bien sont-ils tous des fantômes ? Ou alors : le narrateur est-il, lui, un fantôme, contrairement aux autres ? Je me suis même demandé si en fait il ne s’agirait pas en fait d’une colonie de guêpes, cherchant leur chef ? Je ne sais pas, à vrai dire. J’ai dû quand même survoler quelques pages dans la deuxième partie : des longueurs, parfois. Sinon, c’est un roman qui restera dans un coin de mon cerveau, avec toutes les questions que je me pose ! 

 

Le rôle de la guêpe – Colin Winnette, Denoël, août 2018, 200 pages, 20€

 

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